Foire internationale de l’agriculture - Le défi de l’autosuffisance alimentaire


Le concept d’autosuffisance alimentaire était sur toutes les lèvres hier au Forello expo Tanjombato lors de la cérémonie d’ouverture de la troisième édition de la foire internationale de l’Agriculture. Un objectif impératif auquel se joignent les quelques centaines de participants fédérés par cet événement coorganisé par le ministère d e l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche (MAEP) avec l’agence Première Ligne. Cependant, ce but ultime des opérateurs agricoles qui ambitionnent de satisfaire tous les besoins alimentaires par la production nationale est encore loin d’être atteint. Madagascar, continue d’importer des centaines de tonnes de riz par an malgré le fait que les financements en faveur du riz et de l’agriculture aient afflué depuis des années. « Axée sur l’agribusiness et l’agroalimentaire, cette édition de la FIA mettra en exergue des pistes novatrices telles que l’agritourisme, le machinisme agricole, les cultures biologiques, la redynamisation de la riziculture pour Madagascar », souligne Domenichini Ramiaramanana, de l’ agence Première Ligne. Les agriculteurs constituent les troisquarts de la population du pays. Malgré leurs efforts et leur acharnement au travail, leur production ne suffit souvent pas à nourrir leur famille toute l’année. Nombreux sont ceux qui vendent une partie de leur riz au moment des récoltes pour pouvoir disposer des liquidités nécessaires à l’achat d’autres produits de première nécessité et satisfaire les autres besoins indispensables. Gangrène « Une situation généralisée qui gangrène presque toutes les filières de productions dans la Grande île. À l’instar de la vanille où Madagascar risque de perdre son statut de leader mondial ou encore les filières cannelle, poivre et girofle qui meurent à petit feu sans parler de la filière café qui affiche aujourd’hui une tendance de régression de 60% depuis l’indépendance jusqu’à présent. Pour redresser cette situation, il est impératif de réinstaurer la discipline dans toutes ces filières à l’image du litchis qui a pu redorer son blason ces dernières années », déplore Alphonse Ralison, PCA de la Banque BOA et ancien ministre de la Consommation. Pour ce faire, l’intégration de l’agriculture familiale dans l’agribusiness et l’agro-industrie sont envisagés. « Des projets de lois sur l’agriculture contractuelle sont en cours afin de concrétiser cette politique d’introduction de l’agriculture familiale dans l’agrobusiness. L’implication du secteur privé dans cette démarche est fortement recommandée à travers l’instauration d’un environnement d’affaires favorable et des mesures incitatives », rassure Lucien Ranarivelo, ministre de l’Agriculture. Rejoignant l’ambition des organisateurs, les exposants à cette troisième édition de la FIA, dont divers acteurs du secteur primaire et de la transformation agricole, innovent en présentant des produits différenciés et concurrentiels. Sans parler des formations express en élevage ou encore la présentation de nouveau offre de crédit de financement dédiés particulièrement au projet agricole.
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