Election - Liberté de précampagne pour les candidats


Le Président de la Haute cour constitutionnelle soutient qu’il est impossible de réglementer la période de précampagne. Les candidats peuvent s’y consacrer au lendemain de leur défaite. Libres. Moyennant une bonne stratégie et une poche bien pleine, les candidats à l’élection présidentielle peuvent mener la précampagne à leur guise. C’est l’essence des explications du président de la Haute cour constitutionnelle, Jean Eric Rakotoarisoa sur les opérations de charme menées par certains candidats actuellement. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé conjointement avec la HCC une séance d’information–formation des partis politiques sur le thème Candidature à la présidentielle au Carlton Anosy, hier. Regroupant des centaines de formations politiques, la séance s’est transformée en demande d’explications. Ainsi, des participants ont soulevé l’inactivité de la HCC, de la CENI et de l’État en général sur la multiplication des meetings politiques. « C’est universel, malgré plusieurs tentatives, aucun pays n’est arrivé à contrôler les précampagnes », constate-t-il. À leur manière, les états-majors politiques rivalisent d’imaginations pour attirer la sympathie des électeurs. « La précampagne est un terme journalistique. C’est la raison d’être de tout parti politique, convaincre la population à adhérer à la cause. Les candidats malheureux doivent se préparer dès le lendemain de l’élection. Il n’y a rien à polémiquer », poursuit Jean Eric Rakotoarisoa. Dès les vœux du nouvel an, les trois candidats favoris ont annoncé les couleurs. En utilisant les mots espoir, victoire, confiance, promesse et tant d’autres dans leurs discours, ils sous-entendent déjà leurs intentions à briguer de nouveau la magistrature suprême. Par ailleurs, ils exploitent toutes les opportunités pour être vus à l’instar de la messe de béatification de ramose Lucien Botovasoa à Vohipeno. Dans les shows politiques, dans les publications sur les réseaux sociaux, dans les discours et cultes religieux, toutes les opportunités sont saisies par les candidats pour opérer leurs offensives de charme. Impuissance Lors de sa rencontre avec la presse le 4 juillet, la CENI, à travers son président Hery Rakotomanana, a déjà avoué son impuissance face à certaines exagérations et dérives constatées. « Sur le plan légal, la CENI n’a aucune réponse à apporter. La CENI est soumise à la Constitution et aux lois et n’agit que suivant ce qui est prévu dans les textes », a-t-il confié. Pendant la présentation du programme de mise en œuvre de la politique générale de l’État au Parlement, le Premier ministre Christian Ntsay, s’est engagé à respecter les droits et la liberté d’expression pour les candidats. L’article 10 de la Constitution dispose en effet que les libertés d’opinion et d’expression, de communication, de presse, (…) de circulation, (…) sont garanties à tous et ne peuvent être limitées que par le respect des libertés et droits d’autrui et par l’impératif de sauvegarde de l’ordre public, de la dignité nationale et de la sécurité de l’État. Ainsi, il donne des instructions aux représentants de l’État à respecter la neutralité de l’administration. En l’absence de réglementation, chaque candidat exploite les moyens dont ils disposent. Pour les candidats nantis, des dispositifs impressionnants sont déployés d’autant qu’aucun contrôle n’est à craindre sur l’origine des ressources mobilisées. Fiche de candidature L’atelier organisé par la CENI et la HCC a pour objectif d’informer sur les procédures à suivre dans le dépôt de candidature. « Il est d’usage de dire que nul n’est censé ignorer la loi mais il est de notre devoir de le faire connaître afin d’éviter les mauvaises surprises », soutient Jean Eric Rakotoarisoa. Ainsi, le président de la Haute cour constitutionnelle a effectué un exposé sur les conditions d’éligibilité, les pièces à fournir et les règles à observer. « Nous conseillons aux candidats de ne pas attendre le dernier jour pour déposer leurs dossiers car en cas d’anomalie, il ne sera plus possible d’y remédier », conclut-il.  
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