Les journalistes ont promis une manifestation pacifique, mais le pouvoir semble ne raisonner que par la répression. Un important dispositif de sécurité a été déployé, hier, pour empêcher la marche de se tenir. Comme ce fut le cas le vendredi 1er juillet, le mouvement de la liberté d’expression avait espéré que les forces de l’ordre escorteraient sa marche jusqu’à la stèle de la liberté de la presse. Mais il n’en était rien. Les autorités avaient décidé d’empêcher que les journalistes s’expriment hors de leurs médias. Un important dispositif de sécurité a ainsi été déployé, mardi, à Ankorondrano Antananarivo, pour empêcher que la marche envisagée par le mouvement ne puisse avoir lieu. Les forces de l’ordre ont mis en avant l’absence d’autorisation pour justifier l’interdiction, mais « la dernière fois, nous n’avions pas eu besoin d’autorisation pour rallier l’Assemblée nationale parce que les forces de l’ordre nous ont escortés », expliquent les leaders du mouvement, rappelant la marche effectuée par les journalistes entre Soarano et Tsimbazaza le 30 juin. « Puis, notre manifestation n’avait rien de politique. Nos revendications portent sur le Code de la communication et rien que sur le Code de la communication », poursuivent-ils. Les autorités ne l’entendent pourtant pas de cette oreille. Voyant comme d’habitude derrière toute manifestation, corporatiste, syndicale ou autre, des arrière-pensées politiques, le pouvoir, en mal de légitimité, accuse les manifestants de vouloir fomenter un coup d’État et de vouloir réitérer les événements de 2009. Et quand un groupe d’hommes politiques s’est mis à réclamer le départ du chef de l’État alors que les autorités se trouvent encore en plein bras de fer avec la presse privée, le lien a été vite fait. Considérant alors les journalistes comme des adversaires politiques et non comme des parties prenantes à l’élaboration d’une loi avec lesquelles dialoguer, les autorités ont pris la décision de se positionner dans une logique d’affrontement. Et quand l’Assemblée nationale avait décidé d’ajourner l’examen du projet le 1er juillet, le gouvernement, pour ne pas perdre la face et comme pour déclarer la guerre, a immédiatement convoqué le Parlement pour une session extraordinaire même si aucune urgence ne le justifiait. Campagne Des tentatives de médiation sont faites par le système des Nations Unies, mais ce fut peine perdue. Devant l’Assemblée nationale, au cours de ce qui devait être un face à face entre les journalistes et les membres du gouvernement, ces derniers ont laissé jusqu’au bout entendre qu’ils ne céderaient pas aux requêtes des journalistes. Le projet de loi a finalement été adopté malgré les appels lancés par certains députés au gouvernement de retirer le texte de l’ordre du jour. Hors du système, pour répliquer au mouvement pour la liberté d’expression, l’Exécutif fait faire à ses partisans le tour des médias publics et de certains organes de presse acquis à sa cause pour lancer une campagne de dénigrement du mouvement, mais aussi et surtout pour exprimer leur soutien sans faille au chef de l’État. Hommes politiques, autorités publiques, groupements sportifs, et même des journalistes sont mis à contribution. Sans parler des faux comptes qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Dans son zèle, un profil se faisant identifier sur Facebook par le nom HVM Analamanga n’hésite pas à intimider le commandant de l’État-major mixte opérationnel d’Antananarivo (Emmo-Far), intimant à ce dernier de mater jusqu’au bout le mouvement des journalistes. Refusant de verser dans le piège de la provocation, le mouvement pour la liberté d’expression entend toutefois aller de l’avant. En attendant de peaufiner les prochaines manifestations, le mouvement poursuit ses actions de lobbying auprès des différentes parties prenantes. Les messages de soutien au mouvement ne cessent d’ailleurs de se multiplier. Hier, c’était la section Réunion du syndicat national des journalistes de France qui a manifesté sa solidarité avec les journalistes de Madagascar. Bodo Voahangy
Les journalistes ont promis une manifestation pacifique, mais le pouvoir semble ne raisonner que par la répression. Un important dispositif de sécurité a été déployé, hier, pour empêcher la marche de se tenir. Comme ce fut le cas le vendredi 1er juillet, le mouvement de la liberté d’expression avait espéré que les forces de l’ordre escorteraient sa marche jusqu’à la stèle de la liberté de la presse. Mais il n’en était rien. Les autorités avaient décidé d’empêcher que les journalistes s’expriment hors de leurs médias. Un important dispositif de sécurité a ainsi été déployé, mardi, à Ankorondrano Antananarivo, pour empêcher que la marche envisagée par le mouvement ne puisse avoir lieu. Les forces de l’ordre ont mis en avant l’absence d’autorisation pour justifier l’interdiction, mais « la dernière fois, nous n’avions pas eu besoin d’autorisation pour rallier l’Assemblée nationale parce que les forces de l’ordre nous ont escortés », expliquent les leaders du mouvement, rappelant la marche effectuée par les journalistes entre Soarano et Tsimbazaza le 30 juin. « Puis, notre manifestation n’avait rien de politique. Nos revendications portent sur le Code de la communication et rien que sur le Code de la communication », poursuivent-ils. Les autorités ne l’entendent pourtant pas de cette oreille. Voyant comme d’habitude derrière toute manifestation, corporatiste, syndicale ou autre, des arrière-pensées politiques, le pouvoir, en mal de légitimité, accuse les manifestants de vouloir fomenter un coup d’État et de vouloir réitérer les événements de 2009. Et quand un groupe d’hommes politiques s’est mis à réclamer le départ du chef de l’État alors que les autorités se trouvent encore en plein bras de fer avec la presse privée, le lien a été vite fait. Considérant alors les journalistes comme des adversaires politiques et non comme des parties prenantes à l’élaboration d’une loi avec lesquelles dialoguer, les autorités ont pris la décision de se positionner dans une logique d’affrontement. Et quand l’Assemblée nationale avait décidé d’ajourner l’examen du projet le 1er juillet, le gouvernement, pour ne pas perdre la face et comme pour déclarer la guerre, a immédiatement convoqué le Parlement pour une session extraordinaire même si aucune urgence ne le justifiait. Campagne Des tentatives de médiation sont faites par le système des Nations Unies, mais ce fut peine perdue. Devant l’Assemblée nationale, au cours de ce qui devait être un face à face entre les journalistes et les membres du gouvernement, ces derniers ont laissé jusqu’au bout entendre qu’ils ne céderaient pas aux requêtes des journalistes. Le projet de loi a finalement été adopté malgré les appels lancés par certains députés au gouvernement de retirer le texte de l’ordre du jour. Hors du système, pour répliquer au mouvement pour la liberté d’expression, l’Exécutif fait faire à ses partisans le tour des médias publics et de certains organes de presse acquis à sa cause pour lancer une campagne de dénigrement du mouvement, mais aussi et surtout pour exprimer leur soutien sans faille au chef de l’État. Hommes politiques, autorités publiques, groupements sportifs, et même des journalistes sont mis à contribution. Sans parler des faux comptes qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Dans son zèle, un profil se faisant identifier sur Facebook par le nom HVM Analamanga n’hésite pas à intimider le commandant de l’État-major mixte opérationnel d’Antananarivo (Emmo-Far), intimant à ce dernier de mater jusqu’au bout le mouvement des journalistes. Refusant de verser dans le piège de la provocation, le mouvement pour la liberté d’expression entend toutefois aller de l’avant. En attendant de peaufiner les prochaines manifestations, le mouvement poursuit ses actions de lobbying auprès des différentes parties prenantes. Les messages de soutien au mouvement ne cessent d’ailleurs de se multiplier. Hier, c’était la section Réunion du syndicat national des journalistes de France qui a manifesté sa solidarité avec les journalistes de Madagascar. Bodo Voahangy