Suspicion de malversation au Sénat - Rivo Rakotovao se dit prêt à affronter le Bianco


L’ancien président du Sénat est convoqué, pour enquête, au Bureau indépendant anti-corruption. Il s’agit d’une affaire portant sur une suspicion de corruption, de détournement de deniers publics et d’abus de fonction. J’y serai à l’heure indiquée”. Telle est la réponse de Rivo Rakotovao, coordonnateur national du parti “Hery vaovao ho an’i Madagasikara” (HVM), lorsqu’il a été contacté au sujet de sa convocation par le Bureau indépendant anticorruption (BIANCO). L’information a fait le tour des réseaux sociaux durant le week-end, e t entraîné une avalanche de réaction chez les entités politiques d’opposition. Rivo Rakotovao est convoqué au BIANCO, à Ambohibao. Une convocation pour enquête dans le cadre “d’une affaire de suspicion de corruption, de détournement de fonds publics et d’abus de fonction perpétrée par certains responsables au niveau du Sénat courant l’année 2019, dans laquelle vous faites parties des personnes concernées”, indique le document publié sur Facebook, samedi. Durant la période indiquée dans la pièce émise par le BIANCO, Rivo Rakotovao était président de la Chambre haute. C’est justement la raison pour laquelle cette affaire attire l’attention des observateurs et de l’opinion publique. C’est la première fois qu’un ancien chef d’institution, qui plus-est, ancien Chef d’Etat, fera l’objet d’une enquête auprès du Bureau anti-corruption. Outre avoir été aux manettes du Sénat, le coordonnateur national du HVM avait assuré l’intérim à la présidence de la République, comme voulu par la Cons­titution, en raison de la candidature à la présidentielle du Président sortant. “J’y serai à l’heure indiquée. Je n’ai rien à cacher”, déclare l’ancien président du Sénat durant une conversation téléphonique. Il ajoute, “tout ce qui concerne l’utilisation du budget de l’institution est vérifiable et vérifié, avec le visa du contrôle financier et du trésor public”. Sur sa lancée, le chef de file local du HVM soutient, “comme tout citoyen, je suis soumis à la loi et je ne pose aucun problème sur cette convocation. Cela me permettra d’autant plus d’apporter des éclairages sur cette affaire, d'éclairer l’opinion publique, de faire ressortir la vérité et ainsi laver mon honneur, l’honneur de ma famille et celui de ma famille politique”. Décalage Selon les informations, l’enquête menée par le BIANCO a été déclenchée suite à des mécontentements et des suspicions suite à une distribution de distribution de primes à la Chambre haute. Si l’ancien Chef d’Etat s’applique à garder une certaine réserve sur sa convocation par le Bureau anticorruption, les réactions fusent du côté de sa famille politique et de la ligne de l’opposition. Sur la forme, le HVM pointe du doigt la distance entre la date d’émission de l’acte de convocation et celle de la convo­cation proprement dite. En en-tête du document, il est tamponné en rouge la date du 22 mars. Le coordonnateur national des Bleus est, toutefois, convoqué à se présenter au BIANCO, demain. Selon une communication du HVM, par ailleurs, l’ancien patron de la Chambre haute a reçu la pièce le convoquant à la Ambohibao, en fin de semaine dernière. Les Bleus et une frange dans les rangs de l’opposition portent le sujet sur le terrain politique, du reste. Soulignant que Rivo Rakotovao porte souvent des critiques acerbes sur la gouvernance étatique, ils avancent l’hypothèse d’une “intimidation”. À la lecture de la convocation, Rivo Rakotovao n’est p as le seul ancien h au t responsable du Sénat qui figure sur la liste des personnes enquêtées. Pour soutenir l’idée d’une “attaque politique”, le HVM, mais aussi, la branche à l’étranger de la plateforme d’opposition RMDM dresse une liste de dossiers qui, selon eux, impliquent d’anciens responsables ou proches de l’actuelle administration, et sur lesquels le BIANCO devraient, également, se pencher. Ces entités d’opposition requièrent “un traitement impartial”, de tous les dossiers. La saisine d’initiative fait partie des prérogatives du BIANCO, effectivement. Depuis l’entrée en scène de Laza Andrianirina, directeur général du Bureau d’Ambohibao, l’entité de lutte contre la corruption veut travailler à son rythme et dans la discrétion. Ce qui pourrait expliquer le décalage entre le début de l’enquête, la décision de con­voquer des personnes pour être entendues et la convocation effective. Avoir des informations sur une affaire traitée par le BIANCO est devenu un parcours du combattant pour la presse. C’est le parti HVM, entre autres, qui a rendu public la convocation de son coordonnateur national. Après l’étape de l’enquê­te préliminaire auprès du Bureau indépendant anticorruption, à Ambohibao, viendra l’étape du transfert du dossier à la Justice. En sa qualité d’ancien chef d’insti­tution et du fait que l’affaire se rapporte à des faits relatifs à ses fonctions à la tête du Sénat, le cas de Rivo Rakotovao devra, le cas échéant, être pris en main par la Haute cour de Justice (HCJ).
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