Crise - Le tourisme touche le fond


Les requêtes émises par le secteur Tourisme depuis le 7 avril n’obtiennent pas encore de réponse favorable de la part de l’État. Les opérateurs sont exténués. Aucune réaction. La rencontre des membres du secteur privé avec le président de la République, prévue cette semaine, aurait été une lueur d’espoir pour les professionnels du Tourisme. Mais puisque celle-ci a été ajournée pour mercredi prochain, l’espoir a fondu comme neige. « Je ne sais plus quoi vous dire, c’est la catastrophe » réagit un propriétaire –gérant d’un hôtel à Ifaty Toliara. « J’ai puisé dans mes économies pour sauver mes employés, mais là, je touche le fond » ajoute-t-il. Une autre professionnelle du voyage à Nosy Be a dû prendre un nouveau revirement dans sa vie. « J’ai quitté l’île au parfum et j’ai rejoint mes parents à Tana. J’ai décidé de revenir sur les bancs de l’université d’Ankatso pour décrocher un master » témoigne Tantely Rafidison, dans le métier depuis près de sept ans. Elle a remercié ses employés qui cherchent également une reconversion dans l’agriculture ou dans un autre domaine. Le secteur Tourisme, dans son idée proposée pour le plan de mitigation, conçu avec l’État, cherche entre autres un soutien de l’État dans la négociation sur les prêts bancaires, à taux réduit voire zéro. Ceci, afin de pouvoir se mettre sur d’autres activités en cette période de crise vu que le Tourisme ne reprendra au plus tôt qu’au mois d’octobre. Et vu qu’il n’y eut pas d’activités, nombreux demandent à supprimer les obligations fiscales ou tout acompte prévisionnel sur l’ IBS 2020. Le secteur a également demandé une forme d’appui de la part de l’État pour les échéances bancaires. Pratique La prise en charge des chômages techniques qui touchent près de deux milles cinq cent structures n’a pas non plus trouvé réponse. La requête relative à l’appui de la trésorerie même des opérateurs touristiques pour le maintien des exploitations a été mise en relief par la Confédération du Tourisme de Madagascar (CTM), mais, reste inconnue également. Des guides touristiques ont demandé à contribuer dans la distribution des CVO dans toute l’île. Mais aucune réaction non plus de ce côté-là. « Nous sommes à soixante-seize jours de confinement mais il n’est plus à démontrer que c’est insoutenable pour le secteur. La relance du Tourisme national a été évoquée par le ministère du Tourisme mais, en confinement, ou après un déconfinement même progressif, c’est presque infaisable. Les clients sont peu emballés car beaucoup d’entre eux s’endettent, comme nous, pour pouvoir survivre » fustige un opérateur touristique. Il a carrément fermé boutique après quinze années dans l’hôtellerie et la restauration dans une commune renommée de la région Itasy. Notre opérateur d’Ifaty à Toliara, Tantely Rafidison de Nosy Be ou encore notre hôtelier d’Ampefy n’ont pas encore reçu une quelconque aide financière, en tout cas jusqu’ici.
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