Toliara - Le trafic de bois précieux continue


Du bois en palissandre circule dans la région Atsimo Andrefana. Seules de lourdes sanctions estomperont le trafic, a indiqué le ministère concerné. En mouvement. La pandémie n’arrê­te pas la circulation des bois précieux dans la ré­gion Atsimo Andrefana. L’exploitation, la circulation et la commercialisation étant pourtant prohibées sur tout le territoire national, depuis le mois de janvier 2019. Pas plus tard qu’il y a une semai­ne, une quantité importante de palissandre a été saisie par la direction régionale de l’Environnement et du développement durable (DREDD) à Toliara. « Nous avons, en effet, saisi soixante-dix rondins de palissandre à bord d’une camionnette. Les individus ayant transporté ces bois ont déjà été déferrés au tribunal » explique Soary Randrianjafizanaka, directeur régional de l’Environnement et du développement durable, pour la région Atsimo Andrefana. Et ce n’est que la partie émergée des exploitations illicites, mettant en péril l’environnement et la biodiversité dans cette partie de l’île. « L’environnement subit diverses pressions depuis à peu près quatre semaines. Les feux de brousse, les défrichements de forêt et le trafic de bois précieux s’intensifient, pour ne citer que des points de feux dans les dis­tricts de Morombe, d’Ankazoabo et de Toliara II », a déjà fait savoir la DREDD Atsimo Andrefana, le 21 avril dernier. Répressions Soary Randrianjafizanaka précise que les bois en palissandre sont souvent dissimulés dans des cargaisons marchandises, de riz ou de PPN qui circulent sur les routes nationales. La dernière tentative de transport du bois précieux de la semaine dernière a été appréhendée, lors d’un contrôle routier. « Les contrôles sont renforcés avec cette recrudescence de trafic, car les auteurs pensent que l’Etat est en service minimum et ils profitent de la situation », ajoute encore le directeur dans ses explications. Toujours est-il que le trafic de palissandre semble ne pas connaître de répit, et ce, depuis quelques années. Une source locale avance que c’est tout un business en réseau dans la région Atsimo Andrefana. « La plupart de ces bois empruntent une autre voie que celle terrestre », apprend la source qui affirme aussi que c’est souvent le chemin habituel pour le trafic de tortues Radiata. Pour l’heure, aucun recoupement n’est possible sur cette « voie autre que terrestre ». En tout cas, la ministre actuelle en charge de l’Environnement, Bao­miavotse Vahinala Raharinirina dit ne pas laisser la richesse en biodiversité du pays en reste, face aux diverses pressions. « En un mois, 180 formes de violations de la loi sur l’envi­ronnement ont été enregistrées à travers le pays. Le département que je dirige sollicite l’application stricte de la loi au niveau de la Justice pour que nos efforts ne soient pas vains. Seules des sanctions et des sentences lourdes et dissuasives arrêteront les coupables » déclare-t-elle.  
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