Le tambavy est tiré


Du berger à la bergère. Après la déclaration du président de la République, Andry Rajoelina sur France 24 et Rfi, la réponse de la France ne s’est pas fait attendre à propos des îles éparses dont Madagascar réclame la restitution. Hier même, un projet de décret relatif à la création de la réserve naturelle nationale de l’archipel des Glorieuses a été publié par le gouvernement français. Et ce n’est pas tout, dès hier et jusqu’au 1er juin une consultation du public a débuté sur le sujet. C’est donc clair, la France ne cédera pas un pouce de terrain dans ces îles éparses. C’est une réponse sans équivoque à la restitution évoquée par Rajoelina. La guerre est donc déclarée. Ni plus ni moins au moment où le pays commémore le 48 e anniversaire du mouvement nationaliste du 13 mai 1972. Tout un symbole. La prestation du président de la République a été d’ailleurs saluée unanimement d’un bout à l’autre du pays voire dans toute l’Afrique. Son « insubordination » a à la fois surpris et plu. Il y a longtemps qu’on n’a pas attendu un tel discours teinté d’une détermination, d’engagement et d’audace. Rajoelina a secoué tout le continent africain peut-être par la force du Covid-Organics. On le sentait dopé, sans complexe et n’ayant pas froid aux yeux. Même les deux journalistes ne s’attendaient visiblement pas à des réponses aussi tranchées et sans concession. Désormais il mène deux combats. D’abord contre l’OMS et ses actionnaires qui veulent encore dicter ce qu’un pays souverain doit faire pour vaincre une épidémie contre laquelle eux-mêmes n’ont pas de solution. On se demande si les organismes onusiens luttent vraiment contre la pauvreté dans les PPTE ( Pays pauvres très endettés) ou servent les intérêts de ceux qui ont partagé le monde à Yalta. Ensuite contre la France, ancienne puissance coloniale qui ne veut pas relâcher les îles éparses lesquelles auraient dû être restituées à Madagascar dès la fin de la colonisation. Dans ce deuxième combat, Rajoelina peut-être sûr d’une chose, le soutien indéfectible des anciennes colonies françaises. Rajoelina leur a ouvert les yeux que même sans moyen, l’Afrique peut et doit désormais s’affirmer sur le plan international à travers le Covid-Organics. Que l’Afrique doit décider de son propre développement et en finir avec les modèles imposés et totalement inefficaces. Le Covid-Organics montre que l’Afrique n’a rien à envier aux pays riches en matière de médecine. Il en va de même dans d’autres domaines comme l’art, la culture, le sport... où on a toujours considéré l’Afrique comme inférieure et sans valeur. Rajoelina a rappelé au souvenir des Africains leurs atouts, leurs capacités. La révolte a sonné. La guerre sera sans concession comme le démontre l’attitude française et peut aller très loin. Il n’y aura pas le moindre cadeau mais on joue banco. Le tambavy est tiré, il faut le boire. À votre santé.
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