Filière vanille - Une saison catastrophique à craindre


Les opérateurs dressent un tableau sombre de la filière vanille. Ils craignent le pire pour le secteur dans les années à venir. Le pire reste à venir. Les acteurs de la filière vanille avancent une saison catastrophique pour cette année. « Tous les dangers sont réunis en ce moment. La recrudescence des vols de gousses sur pied, la violation des règles de production, de récolte et de conditionnement, les problèmes d’insécurité avec les justices populaires dans certaines localités, la flambée des prix et le passage du cyclone Enawo n’arrangent pas la situation », a déclaré un exportateur de l’or vert. La situation inquiète plus d’un. Les cas de vindictes populaires liées au vol de vanille ne cessent de se multiplier. Devant ces faits, les opérateurs sont désemparés car même leur sécurité est menacée. « La vanille est devenue aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises. Des pratiques peu orthodoxes menacent l’ensemble de la filière. En l’espace de trois ans, le prix de la vanille a quadruplé. Actuellement, une tonne de vanille verte s’achète à 200 millions d’ariary », a souligné notre interlocuteur. Cette hausse galopante des prix est causée par la présence des collecteurs « indépendants » dotés de moyen financiers importants. Sombre tableau D’autant plus que les prix élevés pratiqués pour des produits de qualité médiocre ne font qu’aggraver une situation déjà catastrophique. Le passage du cyclone Enawo n’a fait qu’empirer cette situation affectant une grande partie des plantations de vanille dans les régions de Sava et Diana. Au mois de mars, les producteurs avaient estimé que le cyclone a endommagé 30% de récoltes. Les évaluations effectuées par le gouvernement parlent d’une perte de 164 millions de dollars dans ces deux régions, due à cette catastrophe naturelle. Ce qui ne fait que décourager certains opérateurs. « Ce qui m'inquiète aujourd'hui c'est que nos concurrents des autres pays avancent dans les recherches et améliorent sans cesse leurs offres alors chez nous c'est l'inverse. Pour la vanille, par exemple, avec les vols de la vanille verte sur pied le taux de vanilline de la vanille de Madagascar a baissé. Les producteurs sont complètement découragés », a déclaré Faly Rasamimanana, directeur général de  Faly Export. Pourtant la vanille de Madagascar est très prisée sur le marché international. Elle sert surtout comme ingrédient majeur dans l’industrie agro-alimentaire. Le pays reste même le premier producteur mondial du secteur. L’exporta­tion de cet or vert a généré une recette de 590 milliards ariary en 2015 et de 1203 milliards ariary en 2016 d’après le tableau de bord économique publié en janvier. Devant ce tableau sombre, et à la veille de l’ouverture de la campagne dans plusieurs régions, les opérateurs de la filière interpellent les responsables étatiques à prendre les bonnes décisions pour l’avenir de cette filière, troisième pourvoyeuse de devis pour Madagascar. Lova Rafidiarisoa
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