SECTEUR MINIER - Le saphir exporté en plein confinement


Le ministère des Mines et des ressources stratégiques réagit par rapport aux articles dénonçant le manque de transparence dans l’affaire du gros saphir en provenance de Madagascar, exposé bientôt à Dubaï Le ministère des Mines et des ressources stratégiques se justifie. Ceci, au lendemain des articles parus dans les quotidiens et sur les réseaux sociaux relatant l’exposition prochaine du plus gros saphir non taillé à Dubai et qui provient des mines de Madagascar. Le communiqué écrit commence d’abord par des renforcements de connaissance du public sur le fait qu’il existe quatre types de pierres précieuses dans le monde: «…. Il est utile de savoir que les pierres classées comme précieuses dans le monde sont le rubis, le diamant, le saphir et l’émeraude. Le reste appartient à la classe des pierres fines à caractère industriel et qui se pèsent en kilogramme tandis que les pierres précieuses une fois taillées, sont évaluées en carat…» explique le communiqué. Les débroussaillages portent ensuite sur les normes de classification des pierres, et la différence de valeur marchande entre les pierres précieuses et les pierres fines à caractère industriel. Le ministère confirme que le gros saphir provient de Madagascar tout en étant quelque peu subtil dans ses explications. «… En mai 2020, un corindon plus ou moins semblable à celui qui apparait sur les photos qui circulent dans les divers articles, est passé par les procédures d’exportation normales au sein du ministère des Mines et des ressources stratégiques. Le corindon pèse 109kg, est en provenance de Fotadrevo et est parti en Slovénie….». Le corindon de 109kg est bel et bien parti en Slovénie, comme l’a détaillé le site américain The National News. Les ristournes globales correspondant aux valeurs de la classe des pierres fines à caractère industriel ont été cédées en bonne et due forme. Ainsi, le corindon proviendrait de Fotadrevo, dans le district d’Ampanihy et non de Mananjary, dans le Fitovinany. Et l’exportation a eu lieu en plein confinement pour cause de Covid-19. Toujours est-il que des questions restent floues et sans réponses pour de nombreux observateurs. Laisser passer Ni le communiqué, ni les trois individus expliquant sur une chaîne privée la différence entre les pierres précieuses et les pierres fines industrielles n’éclairent comme il se doit les «procédures d’exportation» suivies par l’exportateur du saphir. Qui en est l’acquéreur? A-t-il obtenu le Laisser-passer (LP) pour le transporter depuis Fotadrevo jusqu’à un port ou jusqu’à un aéroport? Un LP1 doit être délivré par la commune rurale de Fotadrevo et doit accompagner tous les documents d’exportation. Le LP1 doit être détenu par un titulaire de permis miniers valide. Qui est le fameux titulaire du permis minier de Fotadrevo alors que la délivrance de permis et même le renouvellement sont suspendus depuis presque 14 ans. Où est-ce que le Laisser-passer modèle numéro 1 a été «loué» à un titulaire de permis qui n’est pas dans la circonscription d’Ampanihy ni de Fotadrevo? C’est le ministère en principe qui évalue la valeur marchande du corindon sur la base de la vérification physique et scientifique. Est-il passé dans un laboratoire quelconque? Les ristournes globales de 2% reviennent ensuite à la commune de Fotadrevo, aux collectivités décentralisées et au budget général. Ni les représentants du ministère ni le communiqué n’ont mentionné ces points.
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