Bailleurs de fonds - FMI-Madagascar, des accords trouvés


Venus recueillir des informations sur la suite du programme avec le FMI, des journalistes sont rentrés bredouilles. Des questions se posent sur ces tergiversations. Question à un ariary. Quelle suite donner aux discussions préalables entre le gouvernement malgache et le Fonds monétaire international, le FMI. Il a été dit, énoncé et annoncé avant ces préambules d’usage que « la lettre d’intention » de la partie malgache va être soumise à l’appréciation des membres du Conseil d’administration du FMI. Aucune communication officielle dans ce sens n’a été rendue publique. Même si au cours de la traditionnelle levée du drapeau du lundi, au ministère de l’Économie et des finances, MEF, la finalisation d’un programme avec le FMI a été avancée comme acquise. Bien entendu, aucun délai n’est imparti au gouvernement pour envoyer cette fameuse « épître » à qui de droit. Mais la situation économique et financière est telle qu’il est dans l’intérêt de la partie malgache d’accélérer le mouvement. Au lieu de traîner les pieds, en empruntant des chemins de traverse. L’annulation au dernier moment de la conférence de presse prévue se tenir hier à 11 heures au MEF, censée dévoiler des « secrets de Polichinelle », a ouvert un boulevard aux supputations les plus invraisemblables. D’autant que le motif avancé Q pour ce rendez-vous manqué avec les journalistes a été l’empêchement dans « le temps additionnel » du ministre de tutelle Richard Randriamandrato, envoyé à une « autre mission » par un ordre venu d’en haut. Détresse respiratoire Un fâcheux faux bond qui a relancé aussitôt les pronostics sur les chances de Madagascar de conclure un programme quinquennal avec le FMI. Car, tout devra encore passer au tamis des moniteurs du Conseil d’administration du FMI avant une éventuelle validation. Il ne s’agit pas « d’une lettre à la poste ». D’abord, il se peut que des critères de performances à atteindre soient de nature à mettre de l’huile sur le feu d’une braise sociale, attisée par le mouvement des opposants. Comme une éventuelle hausse des tarifs de la Jirama ou le retour à l’application des prix du carburant, gelés depuis juin 2009, insuffisants pour contenir les dérives inflationnistes. Déjà que les séquelles de la crise sanitaire étouffent de nombreux ménages. En détresse respiratoire par ces majorations au quotidien des prix des produits de première nécessité. Sans le moindre argument fondé et « vendable ». À défaut d’être valable. Ensuite, le Plan d’émergence de Madagascar, PEM, est déjà bouclé, mais sa présentation relève des droits régaliens du président de la République Andry Rajoelina, soutient son fidèle compagnon Augustin Andriama­nanoro, actuel directeur des Projets présidentiels. Admettons que les injonctions « amicales, instructives et constructives » du FMI, quoi qu’on dise, auraient eu des impacts sur les contours financiers du PEM. D’où le report de sa publication devant les composantes de la communauté des bailleurs de fonds. Enfin, selon des chuchotements ici et là, des interlocuteurs malgaches lors des discussions préliminaires du 19 janvier au 5 février, par visioconférence interposée, auraient manifesté des lacunes évidentes pour tenir la dragée haute à leur vis-à-vis direct. Ceux-ci souhaiteraient en découdre avec des interlocuteurs au même niveau de connaissance qu’eux quand viendra le temps des « surenchères et marchandages ». En tout cas, des préparatifs pour modifier des dispositions de la loi de finances 2021 sont en chantier dans les conférences budgétaires régionales. Des ajustements nécessaires avec les « réglages techniques » du FMI. D’une précision chirurgicale.
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