CONSTRUCTION NAVALE - Les petites unités dominent le secteur


Le secteur de la construction et de la réparation navales à Madagascar est composé essentiellement de petites et moyennes entreprises. Il existe à Madagascar de nombreux petits chantiers et ateliers navals. Ces unités construisent et réparent des bateaux tant en bois qu'en acier ou en polyester. On trouve par exemple à Nosy Be l'Atelier et chantier du cratère. Ce chantier construit de petites unités à coques en bois et métalliques, et effectue des réparations mécaniques et électriques. À Mahajanga se trouve l'École de la charpenterie marine. Cet atelier assure la construction d'embarcations en bois atteignant 15 m, ainsi que des réparations. Toujours à Mahajanga, la Compagnie malgache de cabotage dispose d'un slipway et d'ateliers équipés pour les réparations mécaniques ou les remises en état des coques. Sur la côte Est, les Ateliers du port de Toamasina sont aussi équipés en machines-outils, mais les surfaces couvertes sont insuffisantes. Dans ces ateliers, des barges de 20 m à coques métalliques ont été construites. Les ateliers effectuent également diverses réparations mécaniques. Citons aussi l'Atelier de construction navale de Mananjary qui a déjà construit 28 barges de 70 tonnes, des vedettes de 170 CV, des automoteurs de transport avec 100 places et un catamaran. Cette structure effectue également diverses réparations et est prête à construire des petits bateaux de pêche en polyester renforcé de fibres de verre. Malheureusement, l'atelier est en perte de vitesse. À constater également que plusieurs entreprises sont sur le créneau de la fabrication de bateaux en polyester depuis maintenant une quinzaine d’années. Si Polyma et Techmarine sont les plus connues, il y aussi les plus récentes comme Toky Naval ou Tropical Boat. En 2017, un décret portant règlementation des activités de chantier naval a été promulgué afin de mieux encadrer le secteur et de promouvoir son développement. La loi fixe notamment les conditions, les modalités de délivrance d'agrément et d'exercice des activités de chantier naval. La Secren en quête de partenaire Elle régit également les modalités de contrôle, de suivi et de retrait de l'agrément par l'autorité maritime compétente. Le texte stipule aussi qu’un chantier naval de construction ou de réparation maritime ou fluviale doit disposer d’infrastructures et d’équipements appropriés (bassin, Slipway & Cabestan, hangar…). Quant à la Société d’Études, de Construction et de Réparation Navales (Secren), qui demeure le principal chantier naval du pays, elle est actuellement dans une phase de recherche d’un partenaire stratégique. À l’initiative de son Conseil d’administration, et avec l’accord et le soutien du gouvernement, elle s’est engagée dans la recherche de partenaires industriels privés intéressés à participer à la relance et au développement du chantier naval. Un appel à manifestation d’intérêt à cet effet a été lancé et la date limite du dépôt des dossiers a été fixé le 10 janvier dernier. Selon les explications fournies, les objectifs de la société publique et du gouvernement concernant ce projet sont principalement de réhabiliter et moderniser l’outil industriel, en opérant les transferts nécessaires de technologies et de compétences, de pérenniser les activités du chantier naval en développant ses produits et services, ce en les intégrant dans les filières sectorielles concernées (pêche, tourisme, commerce, surveillance côtière …), et de sauvegarder et développer les emplois en particulier dans la Région Diana et la ville d’Antsiranana, où ses activités représentent une importante composante du tissu économique. Rappelons, enfin, que lors de son passage dans le Nord, une délégation de l’Ambassade de France à Madagascar, accompagnée du Secrétaire Général du ministère de la Défense Nationale, a visité le chantier naval de la Secren. Les visiteurs ont été reçus par le staff dirigeant de la société et les deux parties ont abordé les questions relatives aux perspectives du chantier naval que l’on peut résumer principalement en quatre grands points. Le premier concerne la poursuite de la mise en œuvre du plan de relance (recherche de partenariat stratégique), le second se rapporte au projet de déconstruction de navires en fin de vie, le troisième concerne le renforcement de la reprise des arrêts techniques des thoniers et autres navires des armements français et le quatrième est axé sur le relèvement des capacités au sein de la société.
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