Activités touristiques - Plusieurs opérateurs se résignent dans l’écotourisme


L’écotourisme risque de devenir l’unique source de revenu des opérateurs locaux. L’hébergement est monopolisé par les investisseurs étrangers. En milieu urbain comme dans les zones balnéaires, les investisseurs étrangers prennent le dessus sur les opérateurs locaux en matière d’hébergement dans le milieu touristique. Cinq cent-mille touristes sur cinq ans étant l’objectif que se fixe le ministère responsable, les opérateurs locaux qui sont les premiers et fins connaisseurs de la Grande île se retrouvent marginalisés vers l’écotourisme. Les activités annexes au tourisme que sont l’hôtellerie et la restauration demeurent en grande partie entre les mains d’investisseurs étrangers. Dans la capitale, l’émergence de nouveaux complexes hôteliers aux normes internationales a lieu en l’espace de quelques mois. Dans toutes les opportunités que présente le tourisme en tant que canal de rentrée de devises, les opérateurs locaux restent en dehors du circuit financier et se départagent le marché restant du guidage touristique pédestre ou en véhicule. Pour Durlin Retogniane, guide touristique et enseignant anglophone, « Il n’existe pas de définition de l’activité touristique à promouvoir tandis qu’un objectif numérique est fixé. Il devait y avoir une cohérence dans une vision en haut-lieu et les réalités vécues au jour le jour par ceux qui entreprennent dans le tourisme. La vérité, c’est qu’il n’existe pas de mesures d’accompagnement au profit du peu de Malgaches qui font du tourisme un secteur où trouver de l’argent. L’attraction des touristes se base pourtant sur la capacité à vendre ce qui est à connaître sur ce pays, ce qui est méconnu ». Faiblesses Se limiter à guider des touristes ne permet pas de subvenir suffisamment aux besoins quotidiens. Les opérateurs locaux se contentent de servir de moyens pour faire connaître les cultures et vestiges du passé ainsi que les interdits et coutumes. « L’écotourisme, qui consiste à faire connaître le milieu visité est devenu la seule activité sur le terrain où les Malgaches sont présents dans le tourisme. Ils ne sont pas accompagnés pour pouvoir se développer, quitte à monter des structures d’accueil ou d’hébergement. Le gros lot des recettes du tourisme revient aux investisseurs qui viennent avec de l’argent pour bâtir des hôtels et centres d’hébergement de confort pour ensuite en tirer davantage de profits, ce qui n’est pas à la hauteur de l’opérateur natif d’une localité donnée. Il faut orienter le tourisme pour permettre aux opérateurs locaux de gagner mieux », explique Durlin Retogniane. La politique en matière de tourisme n’est pas encore connue de tous mais le département ministériel concerné est reconnaissable en raison de sa présence à des rendez-vous événementiels périodiques. Avec la faible résilience de la capitale et d’autres villes touristiques face aux intempéries, réduisant les recettes en écotourisme, la priorisation du renforcement des infrastructures d’hygiène, de sécurité, et de désenclavement s’impose pour faire du tourisme le secteur porteur de l’économie. « Avoir un objectif est bien, mais il faut penser avant tout aux infrastructures qui devront permettre aux touristes de visiter les sites de grande valeur qui sont maintenant inaccessibles faute de route ou de bonnes conditions sécuritaires», affirme la gérante du plus grand complexe hôtelier à l’Est de la capitale.
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