Affaire de bois de rose à Singapour - Madagascar se constitue partie civile


La Grande île réagit enfin par rapport au procès sur le dossier Singapour. Elle a finalement pris position. Après avoir tergiversé plusieurs mois sur la position à adopter dans l’affaire de bois de rose saisis à Singapour, les autorités malgaches se sont enfin décidées à collaborer avec la justice de cette Ville-État asiatique. Selon un communiqué envoyé à la presse par le directeur général des forêts, Madagascar ne s’est pas contenté de témoigner dans le procès, mais se serait même constitué partie civile. « Une lettre officielle a été adressée aux autorités judiciaires de Singapour pour confirmer l’illégalité de cette exportation, et Madagascar s’est constitué partie civile dans le procès », souligne le communiqué. Celui-ci fait également part du recrutement d’un « cabinet d’avocats en charge de ce dossier, et dont le premier objectif est de maintenir la saisie de cette marchandise en attendant le verdict ». Avec ce revirement, les autorités entendent prouver leur engagement concret dans la lutte contre le trafic de bois de rose. Faute pour le gouvernement malgache de s’être impliqué dans le dernier procès relatif à cette affaire, le tribunal de district de Singapour a dû acquitter la société Kong Hoo et son directeur général, accusés d’avoir importé 30 000 rondins de bois rose d’une valeur de 50 millions dollars. Illégales L’ancien Premier ministre, Jean Ravelonarivo, avait déjà envoyé une lettre au Procureur général de Singapour en janvier 2016 lors du premier procès en appel, attestant de l’illégalité des documents ayant permis l’exportation de la cargaison et reniant les positions antérieures de l’ancien ministre chargé de l’Environnement, Anthelme Ramparany. Ladite lettre n’a pourtant pas été retenue par la justice singapourienne, l’authentification demandée par la partie demanderesse n’ayant pas été faite, et la Cour suprême ayant tranché en faveur d’un procès sans en tenir compte. Pour le procès révisé, il était primordial que l’État malgache s’engage, mais rien n’a été fait malgré le voyage présidentiel à Singapour, quelques jours avant l’ouverture du procès révisé. Il a fallu attendre les remarques du secrétariat permanent de la Convention sur le commerce international des espèces en voie de disparition (Cites) et les menaces de sanctions internationales, pour que les autorités aient enfin daigné agir. Lova Rabary-Rakotondravony
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