Haute tension


Que va réserver l’évaluation des directeurs de la Jirama? Selon la déclaration du ministre de l’Énergie, des failles ont été constatées mais les investigations continuent. En attendant on en a eu un aperçu sur la page Facebook du ministre où les directeurs en question passent sur le grill avec l’appréciation du ministre qui en dit long. Un lynchage en bonne et due forme que le syndicat des employés de la Jirama a vivement contesté hier. Ils ont qualifié cette méthode particulière de diffamation publique et de dénigrement. Ils n’ont pas tort. Ils affirment accepter la transparence mais de la à faire un procès public, même les tyrans du Moyen Age n’ont pas osé le faire. Si le délestage persiste malgré les diverses annonces de fin ou d’allègements, il est clair qu’il y a des anomalies dont les employés font partie des responsables. Mais les premiers responsables sont les décideurs. Mettre en prison trois larcins dans l’affaire de trafic de 1,9 millions de litres de fuel, n’a aucun sens. Il n’y a pas que les larcins à la Jirama. Quand on dépense 520 milliards d’ariary en six mois, cela ne peut pas être l’œuvre des petits employés. Les vols et détournements de fonds ne datent pas d’aujourd’hui. C’est devenu une tradition. La Jirama a toujours été d’ailleurs la vache à lait de l’État quand son compte était créditeur. Un coup de balai aurait dû être fait depuis longtemps. On ne peut pas accepter qu’on tourne en ridicule les abonnés soumis à la torture des délestages qu’on annonce temporaires, pour mettre en fonction la quatrième turbine à Andekaleka et qui durent au- delà du délai annoncé et deviennent même plus longs que jamais. Et on avance d’autres raisons pour justifier la persistance des délestages. Les abonnés sont ballottés entre les arguments fallacieux et les explications bidons d’un jour à l’autre. Jusque là la population a fait preuve d’une incroyable résistance, d’un sang- froid exemplaire pour ne pas céder aux débordements. La Jirama peut s’estimer heureux que les manifestations par-ci par-là ne sont pas allées loin. Mais jusqu’où la population tiendra-t-elle le coup? La solution n’est certainement pas d’exhiber l’incompétence des collaborateurs sur les réseaux sociaux. Cela ne fait qu’envenimer la haute tension dans laquelle se trouve la Jirama. Il suffit d’une étincelle pour tout faire exploser.
Plus récente Plus ancienne