Coupures d’eau et d’électricité - Six directeurs de la Jirama soufflés


Au lendemain de l’annonce des mesures urgentes pour pallier les coupures exaspé­rantes de l’eau et de l’électricité dans la capitale, des directeurs ont été remerciés. Le vent souffle fort à la Jirama. Six directeurs ont été limogés par le directeur général par intérim de la Jirama, Albert Ravelojaona. La note de décision N/DG numéro 183/ 2019 d’hier 11 novembre annonce que « dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance au sein de la Jirama, des collaborateurs sont nommés par intérim… ». Le directeur d’Exploitation des réseaux interconnectés (DERI), le directeur technique de l’Eau d’Antananarivo (DTOA), le directeur de Production Électricité (DPE), le directeur principal Région d’Antana­narivo (DPRA), le directeur Approvisionnement et logistique et le directeur de la Communication (D COMM), sont « appelés à d’autres fonctions… » et leurs intérimaires sont déjà nommés. Les désormais, ex-directeurs ont été recrutés sur appel d’offres interne, et un en externe, avec l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante en 2017. Un processus de recrutement qui s’est déroulé sous la supervision de SG Group, une société internationale indépendante. Trois de ces anciens direc­teurs sont des femmes, le directeur de la Commu­nica­tion, Francesca Andria­mam­-pionona, le directeur de l’Approvision­nement et logistique Voahi­rana Rafaliarisoa, et le directeur principal région Antana­nanarivo, Herilala Ranivo­arisoa. Elles sont respective­ment remplacées par Fenosoa Randria­narison, Jouvelin Razanam- ­parany et Eric Andriamahefa. Ménages La DERI est actuellement dirigée par Haja Rahoeli­arivony, la DTOA par Solofo Rakotonan­draina, et la DPE par Alfred Raolison. Ces intérimaires font également partie du personnel de la Jirama. Alors que le nom du futur Directeur général de la Jirama est attendu pour ce début de semaine, ce sont d’autres cadres qui sont remplacés par des intérimaires. Une manière de justifier les débâcles de la Jirama pour des raisons d’incompétence. La compagnie d’eau et d’électricité est ainsi dirigée par de nombreux intérimaires. « L’ancien directeur général est déjà parti, le ministre de l’Energie, de l’eau et des hydrocarbures, et maintenant six directeurs. Le limogeage de ces personnes résoudra-t-il les problèmes de délestage, de coupures d’électricité et de manque d’eau chronique dans la capitale et dans les régions ? ». Les commentaires fusent sur les réseaux sociaux. Les mesures d’urgence annoncées par le PCA de la Jirama, dimanche dernier, ne semblent pas calmer les esprits qui demandent la disponibilité d’eau et d’électricité de qualité acceptable et que « les aléas climatiques ne devaient pas constituer des prétextes d’incompétence », fustigent encore les usagers de la Jirama. L’audit de la Jirama est attendu depuis la fin du mois d’août mais cela ne semble pas non plus aboutir. Des audits internes menés en 2017 ont révélé une incohérence entre les qualités et les travaux effectués à la Jirama Nosy be, dont un membre du personnel de la Jirama en est le responsable. Les travaux effectués ne sont estimés qu’à 38% alors que ceux-ci ont fait l’objet d’une réception technique définitive. Sans parler des devis gonflés ou encore des sociétés fictives. Un exemple comme tant d’autres pour signifier que les ménages sont utiles…ailleurs.  
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