Prévention du coronavirus - Le laxisme gagne du terrain


Un sérieux relâchement est constaté depuis quelques jours, sur le respect des gestes barrières et des mesures sanitaires. Le risque d’une deuxième vague de forte propagation du coronavirus est à craindre. Une deu­xième vague de l’épidémie de coronavirus dans la capitale… Cela, beaucoup l’appréhendent en raison du laxisme qui gagne du terrain. « Certes, tout le monde porte un masque dans les véhicules de transport en commun. Mais la distanciation physique de un mètre est-elle respectée », questionne un médecin. Effectivement, les passagers ne sont plus à quatre sur une banquette de bus, comme l’a intimé le chef de l’Etat, Andry Rajoelina, lors de l’annonce de la reprise des lignes urbaines à Antana­narivo-Ville. Hier, des véhicules de la ligne 192, reliant Antsam­pandrano à Amoron’Akona, avaient des passagers qui acceptaient de s’asseoir à même le sol du véhicule, durant l’heure de pointe. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres du non-respect des gestes barrières. Dans les marchés, dans les bureaux administratifs, dans d’autres lieux publics, les gens s’en soucient peu. « Les masques ne sont pas portés comme il faut. En effet, il ne sert plus que de « cache-bouche », comme on a l’habitude de l’appeler. On doit impérativement couvrir le nez. Le virus peut entrer par le nez ! Et porter un masque ne suffit pas. Il faut, également, respecter la distanciation physique de un mètre et se laver les mains avec du savon, fréquemment, pour se protéger contre le virus », rappelle le Dr Manitra Rakotoarivony, directeur de la Promotion de la Santé, au sein du ministère de la Santé publique. Le risque n’est pas écarté On observe un peu partout un manque de vigilance sur le port de masque. A Behoririka et Analakely, des marchands s’affichent sans cache-bouche. Le lavage fréquent des mains avec du savon ou l’utilisation du gel hydroalcoolique n’est plus qu’un lointain souvenir pour beaucoup. La direction de la Promo­tion de la santé au sein du ministère de la Santé publique admet qu’elle a des difficultés à convaincre la population de respecter les mesures de prévention de la Covid-19. « Certaines personnes se préoccupent peu des gestes barrières. Mais regarder où en est l’Europe, aujourd’hui. Elle revient aux mesures barrières », rajoute le Dr Manitra Rakotoarivony. La France est actuellement, dans une deuxième vague de l’épidémie de coronavirus. A Mada­gascar, ce n’est pas encore la fin de l’épidémie. Le Centre de commandement opérationnel (CCO) rapporte, tous les jours, plusieurs cas de nouvelles contaminations. Toutefois, la direction de la Veille sanitaire et de la surveillance épidémiologique et riposte (DVSSER) indique que pour le moment, la tendance actuelle ne traduit pas une recrudescence de la maladie. Elle annonce, au contraire, une tendance à la baisse des nouveaux cas, notamment, pour Antana­narivo et Toamasina. « Tant que le virus circule, le risque de propagation du virus n’est pas écarté. Un porteur du virus peut contaminer trois autres. Imaginer le nombre de personnes infectées, en quelques jours, dans ce cas, si les gestes barrières ne sont pas respectées », fait observer un spécialiste de la lutte contre les mala­dies épidémiques.
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