On est souvent amené dans ces notes à citer différents écrivains,dont Victorien Malzac (1840-1913). Il s’agit d’un missionnaire jésuite français, célèbre par ses nombreux et remarquables écrits dont les principaux sont les Dictionnaires malgache-français (1888) et français-malgache (1893) que les pères Callet et Abinal ont commencé à composer depuis bien des années. Il y a surtout son Histoire du royaume hova en trois volumes, sa Grammaire de la langue … Toutefois d’ après Régis Rajemisa-Raolison, « écrivant à l’époque même dont il narre l’histoire, le père Malzac ne peut s’empêcher d’être influencé par l’atmosphère politique du temps ». Comme La Vaissière, Suau, Routier…, à ses yeux les agents anglais et le gouvernement malgache n’auraient eu ou presque que des torts. Malzac est l’un des fondateurs de l’Académie malgache. Le père Adrien Boudou, autre jésuite français (1876-1945) arrive à Madagascar comme professeur au Grand séminaire d’Antananarivo. Il ne tarde pas à s’intéresser à l’histoire de la Grande île qui, en moins de vingt ans, ne devait avoir aucun secret pour lui. « On ne sait s’il faut admirer sa prodigieuse fécondité ou son inusable patience dans l’étude des documents. Toujours est-il que ses multiples ouvrages témoignent d’une critique sévère à laquelle il soumettait tous les textes qu’ il pouvait authentifier. » Parmi ses ouvrages en tant que missionnaire catholique, on peut citer Le père Jacques Berthieu, La vie de Victoire Rasoamanarivo, Les jésuites à Madagascar et en tant qu’académicien : Jean Laborde, Lyautey à Madagascar, Le meurtre de Radama II… Un autre missionnaire jésuite, Paul Camboué (1848-1929), en plus de ses travaux d’apostolat, s’adonne à des recherches entomologistes dans lesquelles il se rend célèbre, notamment à propos de ses études sur les araignées. Mouvementée est pourtant sa carrière. Après ses études de droit, avocat à Paris puis mobilisé durant la guerre de 1870, il devient commissaire de la Marine. En 1872, il entre dans la Compagnie de Jésus, débarque en 1882 à Madagascar où il se fait bientôt remarquer comme un savant. Mais il n’y a pas que des auteurs jésuites. Georges Sully Chapus, professeur au lycée d’Antananarivo jusqu’en 1845 et membre de l’Académie malgache, ne cesse d’enrichir sa documentation sur l’histoire de Madagascar partout où cela lui est possible en tant qu’auteur protestant . Chapus, renonçant à faire une vaste synthèse historique, préfère étudier ce qu’on pourrait appeler « des moments historiques »: 80 ans d’influence européenne en Imerina, Les sentiers malgaches, Le déclin du prestige européen à Madagascar, Le coup d’État de 1864 à Tananarive… En outre, il ne manque pas d’étudier la psychologie des Malgaches, surtout des jeunes, et de s’intéresser à leur éducation et à leur instruction: Les élèves malgaches au lycée Gallieni, La jeunesse malgache… « Il faut dire que l’ensemble des ouvrages de Chapus a apporté, malgré certaines tendances religieuses ou politiques toujours difficiles à dissimuler, une contribution précieuse à la compréhension de l’histoire de Madagascar comme à la connaissance de la psychologie de ses habitants ». Raymond Decary, administrateur, pour sa part, traite avec érudition et un admirable souci de documentation, la plupart de ses sujets les plus divers qu’il sait, en surcroît, rendre naturellement pittoresque malgré l’aridité de la matière. Bien avant son élection en tant que membre titulaire à l’Académie en 1927, il a déjà écrit une vingtaine de travaux scientifiques en géologie, botanique, zoologie et ethnographie. Hubert Deschamps, professeur et écrivain de grande notoriété, quant à lui, n’a fait qu’un bref séjour à Madagascar, mais pour lui, les problèmes de linguistique et d’histoire malgaches sont toujours au premier plan des préoccupations. Il ne cesse de donner une grande part à Madagascar dans ses enseignements en qualité de professeur d’histoire et de sociologie de Madagascar à l’Institut des hautes études d’Outre-mer, et de directeur des sciences humaines à l’Orstom. Après sa thèse magistrale sur les Antesaka en 1937, ses ouvrages très variés, écrits avec élégance, se comptent par plusieurs dizaines, tels Les pirates à Madagascar aux XVIIe et XVIIIe siècles, Les méthodes et doctrines coloniales de la France du XVIe siècle à nos jours…
On est souvent amené dans ces notes à citer différents écrivains,dont Victorien Malzac (1840-1913). Il s’agit d’un missionnaire jésuite français, célèbre par ses nombreux et remarquables écrits dont les principaux sont les Dictionnaires malgache-français (1888) et français-malgache (1893) que les pères Callet et Abinal ont commencé à composer depuis bien des années. Il y a surtout son Histoire du royaume hova en trois volumes, sa Grammaire de la langue … Toutefois d’ après Régis Rajemisa-Raolison, « écrivant à l’époque même dont il narre l’histoire, le père Malzac ne peut s’empêcher d’être influencé par l’atmosphère politique du temps ». Comme La Vaissière, Suau, Routier…, à ses yeux les agents anglais et le gouvernement malgache n’auraient eu ou presque que des torts. Malzac est l’un des fondateurs de l’Académie malgache. Le père Adrien Boudou, autre jésuite français (1876-1945) arrive à Madagascar comme professeur au Grand séminaire d’Antananarivo. Il ne tarde pas à s’intéresser à l’histoire de la Grande île qui, en moins de vingt ans, ne devait avoir aucun secret pour lui. « On ne sait s’il faut admirer sa prodigieuse fécondité ou son inusable patience dans l’étude des documents. Toujours est-il que ses multiples ouvrages témoignent d’une critique sévère à laquelle il soumettait tous les textes qu’ il pouvait authentifier. » Parmi ses ouvrages en tant que missionnaire catholique, on peut citer Le père Jacques Berthieu, La vie de Victoire Rasoamanarivo, Les jésuites à Madagascar et en tant qu’académicien : Jean Laborde, Lyautey à Madagascar, Le meurtre de Radama II… Un autre missionnaire jésuite, Paul Camboué (1848-1929), en plus de ses travaux d’apostolat, s’adonne à des recherches entomologistes dans lesquelles il se rend célèbre, notamment à propos de ses études sur les araignées. Mouvementée est pourtant sa carrière. Après ses études de droit, avocat à Paris puis mobilisé durant la guerre de 1870, il devient commissaire de la Marine. En 1872, il entre dans la Compagnie de Jésus, débarque en 1882 à Madagascar où il se fait bientôt remarquer comme un savant. Mais il n’y a pas que des auteurs jésuites. Georges Sully Chapus, professeur au lycée d’Antananarivo jusqu’en 1845 et membre de l’Académie malgache, ne cesse d’enrichir sa documentation sur l’histoire de Madagascar partout où cela lui est possible en tant qu’auteur protestant . Chapus, renonçant à faire une vaste synthèse historique, préfère étudier ce qu’on pourrait appeler « des moments historiques »: 80 ans d’influence européenne en Imerina, Les sentiers malgaches, Le déclin du prestige européen à Madagascar, Le coup d’État de 1864 à Tananarive… En outre, il ne manque pas d’étudier la psychologie des Malgaches, surtout des jeunes, et de s’intéresser à leur éducation et à leur instruction: Les élèves malgaches au lycée Gallieni, La jeunesse malgache… « Il faut dire que l’ensemble des ouvrages de Chapus a apporté, malgré certaines tendances religieuses ou politiques toujours difficiles à dissimuler, une contribution précieuse à la compréhension de l’histoire de Madagascar comme à la connaissance de la psychologie de ses habitants ». Raymond Decary, administrateur, pour sa part, traite avec érudition et un admirable souci de documentation, la plupart de ses sujets les plus divers qu’il sait, en surcroît, rendre naturellement pittoresque malgré l’aridité de la matière. Bien avant son élection en tant que membre titulaire à l’Académie en 1927, il a déjà écrit une vingtaine de travaux scientifiques en géologie, botanique, zoologie et ethnographie. Hubert Deschamps, professeur et écrivain de grande notoriété, quant à lui, n’a fait qu’un bref séjour à Madagascar, mais pour lui, les problèmes de linguistique et d’histoire malgaches sont toujours au premier plan des préoccupations. Il ne cesse de donner une grande part à Madagascar dans ses enseignements en qualité de professeur d’histoire et de sociologie de Madagascar à l’Institut des hautes études d’Outre-mer, et de directeur des sciences humaines à l’Orstom. Après sa thèse magistrale sur les Antesaka en 1937, ses ouvrages très variés, écrits avec élégance, se comptent par plusieurs dizaines, tels Les pirates à Madagascar aux XVIIe et XVIIIe siècles, Les méthodes et doctrines coloniales de la France du XVIe siècle à nos jours…