Corruption à Madagascar - L’inégalité devant la loi ressentie


Dégradant. Malgré les retombées positives de l’effet Barea, l’image de Madagascar est ternie par la persistance de la corruption. Une personne sur deux pense qu’il y a « souvent » ou « toujours » un traitement inégal devant la loi. Dans le cadre de la Journée africaine de la lutte contre la corruption, Transparency international-Initiative Madagascar et le cabinet COEF Ressources ont présenté le Global corruption barometer Afrique (GCB), à Anosy. Il en est sorti que 56% des personnes enquêtées estiment que l’inégalité devant la loi est une réalité et que les officiels qui commettent des crimes sont impunis. Pot-de-vin Il s’agit d’une enquête effectuée sur mille deux cents adultes entre janvier et mars 2018. Selon les répondants, les policiers et les gendarmes suivi des magistrats et des juges sont les plus corrompus. Viennent ensuite les membres du gouvernement, les officiels de la Présidence et les parlementaires. Ce constat est logique d’autant que les policiers, les gendarmes, les juges et les magistrats sont en contact au quotidien avec les usagers. « 41% des citoyens ayant contact avec la police déclarent avoir dû verser un pot-de-vin pour éviter des difficultés », rapporte l’enquête. Une perception qui occulte les autres formes de corruption dans d’autres domaines. Madagascar dispose d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, des structures et des dispositions légales ont été mises en place. Il s’agit entre autres de l’adoption de la loi anticorruption, la loi sur les pôles anticorruption, celle contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, celle relative à la coopération judiciaire internationale et dernièrement la loi sur le recouvrement des avoirs illicites. Avec l’opérationnalité des Pôles anticorruption (PAC), plusieurs affaires ont été traitées. Toutefois, une catégorie de personnes n’a pas été inquiétée en raison de son statut. Il s’agit d’anciens membres du gouvernement et du Parlement qui bénéficient d’une immunité de privilège. Une situation qui confirme la perception des citoyens rapporté par l’enquête Afrobaromètre. Le président de la Répu­blique a annoncé depuis février la « tolérance zéro » sur la corruption. Des efforts ont été initiés à constater sur le nombre de gendarmes sanctionnés ainsi que la valse d’anciens haut commis de l’État entendus au Pôle anticorruption. Toutefois, les principaux instigateurs des délits sont en liberté au détriment des boucs émissaires.  
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