Loi de finances rectificative - Toutes les dépenses passées au crible


L’Exécutif serait en passe de finaliser la confection du projet de Loi de finances rectificative. Chaque ministre a, cependant, dû farouchement défendre ses prévisions budgétaires. INTRAITABLES. Selon les informations, le président de la République et le Premier ministre auraient minutieusement examiné les prévisions budgétaires de chaque département ministériel. Pointil­leux, les deux hommes auraient sucré sans états d’âme les dépenses non motivées, ou dont l’utilité n’a pas été habilement expliquée par les ministres. Voilà plus d’une semaine que l’Exécutif cogite sur le projet de Loi de finances rectificative (LFR). Des indiscrétions chuchotent que le texte budgétaire serait en passe d’être bouclé. « L’on n’attend plus que le conseil des ministres pour l’adoption du projet de loi », indique une source avisée. Crise sanitaire étant, l’Administration est obligée de serrer la ceinture, tout en priorisant le redressement socio-économique. En raison d’un manque à gagner estimé à 2000 milliards d’ariary, sur les prévisions de recettes, l’Etat est contraint de réduire considérablement son budget. En parallèle aux enjeux économiques et sociaux, pourtant, Andry Rajoelina, président de la République ne transigerait pas avec une partie de ses engagements de campagne. Malgré la conjoncture compliquée, les cascades de doléances sur la concrétisation des « Velirano » affluent, notamment, du côté de l’Assemblée nationale. Pour concrétiser « la vision présidentielle d’un développement palpable dans chaque district », Christian Ntsay, Premier ministre, a annoncé aux députés, le 28 mai, que « d’ici la fin de l’année, des projets d’infrastructures vont démarrer dans chaque district ». Dans ce contexte, l’optimisation des dépenses est, visiblement, la règle. Aussi, chaque ministre devait-il convaincre les chefs de l’Exécutif de la pertinence de chaque ariary que son département compte utiliser. Validations bouclées Afin de conjuguer la vision présidentielle et la relance économique, les dépenses estimées comme « superflues », des minis­tères sont mises à l’écart. Depuis près de deux semaines, les ministres ont bataillé sur deux fronts. Le premier est la présentation de leur rapport d’activité, de manière individuelle, devant les deux Chambres parlementaires. Des conseils de ministres restreints constituent le second front. Chaque membre du gouvernement a défendu le budget de son département lors d’un grand oral face aux deux chefs de l’Exécutif, dans ces conseils des ministres restreints. Les projets prioritaires de chaque département, auraient alors, été définis durant ces séances de travail dirigées par le président de la République et en présence du Premier ministre. Sur la base du « contrat programme » des ministres, des projets seraient donc retenus pour être concrétisés, cette année, et d’autres seraient considérés comme « non prioritaires ». Pour concrétiser « la vision présidentielle », soutenue par le locataire de Mahazoarivo face à la Chambre basse, la localisation géographique des projets majeurs de chaque ministère, serait, aussi, pris en compte. La manière dont le budget mis à disposition des départements, par la Loi de finances 2019, a été dépensé serait aussi, pris en compte dans la validation du crédit souhaité dans le projet de LFR. Des sommes non dépensées, sans explications probantes, auraient ainsi, été supprimées des prévisions budgétaires à inscrire dans le projet de LFR. Des dépenses courantes comme le remboursement de frais médicaux du personnel non utilisé, auraient été remises en question lorsque les ministères n’ont pas été en mesure d’y apporter des explications convaincantes. Selon les informations, les validations des prévisions budgétaires des ministères sont pratiquement bouclées. Quelques départements seraient en train de peaufiner les derniers détails sur la base des observations faites durant les conseils des ministres restreints. Sauf changement, le prochain conseil des ministres en bonne et due forme devrait voir l’adoption du projet de LFR. Les députés et sénateurs, pour leur part, n’ont plus que moins d’un mois pour passer au crible le texte, à leur tour.
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