Enseignement supérieur - Le Seces Antananarivo tire sur la corde


Les activités pédagogiques de l’université d’Antananarivo sont encore suspendues. Le Seces décidera de la suite de ses revendications, dans une semaine. L’UNIVERSITÉ d’Antananarivo presque déserte. Très peu d’étudiants ont été vus dans le campus, hier, en début d’après-midi. « Nous sommes ici pour une réunion de club et non pour les études. Cela fait deux semaines que les cours sont suspendus. », souligne Aina Rakotosambatra, un étudiant en géographie. Ces jeunes se plaignent de la suspension des activités pédagogiques. Depuis le 25 avril, le syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l’enseignement supérieur (Seces) a entamé des universités et des centres de recherche morts, pour réclamer la promulgation du projet de loi sur l’autonomie universitaire. Pour la mention Géographie, l’examen du deuxième semestre est prévu pour la fin mai. Les programmes ne seraient pas encore terminés. Certains cours n’auraient même pas commencé. « On voudrait bien faire des recherches pour compléter nos connaissances, mais nous n’avons pas le moyen. L’internet n’est pas disponible dans le campus, le paiement des bourses d’étude est en attente. », lance Miando Rakotoarimanana, étudiant de la faculté des Lettres et sciences humaines. Grève illimitée D’autres craignent que cette suspension des cours se prolonge « On a déjà perdu beaucoup de temps avec les vacances de maladie, les grèves des enseignants. Et voilà qu’un nouveau problème vient perturber l’enseignement. Quand pourrons-nous faire nos études tranquillement ? », assène un étudiant de la mention Gestion. Le Seces section Antananarivo menace de se lancer dans une grève illimitée. « Les rencontres avec le ministère de tutelle et le Haut conseil pour la Défense de la démocratie et de l’Etat de droit (HCDDED), la semaine dernière, n’ont pas abouti à la promulgation de l’autonomie universitaire. Par conséquent, nous maintenons l’université et les centres de recherche morts. Dans une semaine, nous allons nous concerter. Nous allons entamer une grève illimitée, si aucune solution n'est trouvée d’ici là. », déclare le professeur Sammy Grégoire Ravelonirina, président du Seces section Antananarivo, à la fin de l’assemblée générale qui s’est tenue à Ambohitsaina, hier. Les enseignants espéraient un dénouement, à la rencontre prévue entre le Seces et la Haute cour constitutionnelle (HCC), cette semaine. Mais finalement, cette rencontre n’aura pas lieu. « La HCC n’est pas sur place. », explique Pierre Lenoble Narivony, président du HCDDED qui a proposé la rencontre. Ce dernier prône la réconciliation entre les deux parties. « Les grèves entretiennent l’appauvrissement du pays. », note-t-il.
Plus récente Plus ancienne