Flagrant délire


On croit rêver. La visioconférence a ceci d’intéressant que certains intervenants croient qu’ils sont en message privé et que personne ne les voit ni les entend. A l’image de ce député pris en flagrant délire le premier jour de la session parlementaire sur visioconférence. Sans la moindre gêne ni scrupule, il a révélé urbi et orbi avoir proposé sept candidats au concours d’entrée à la gendarmerie et douze candidats au concours d’inspecteurs de la police. Il s’est fâché du fait que le taux de réussite de son entreprise a été de O% et a demandé au président de l’Assemblee nationale qu’on ouvre une enquête parlementaire pour ce qui constitue à son avis, une insubordination à un élu. Pour une performance au chapitre de l’ineptie, difficile de faire mieux. Son intervention a laissé les abonnés des réseaux sociaux sans voix. Sa désinvolture et son aisance dans son entreprise ont de quoi laisser figé. Reste à savoir si le Bianco s’est intéressé à son cas étant donné que son action constitue un aveu de corruption. Le flagrant délire est en plus un flagrant délit qui ne devrait pas exiger une levée de l’immunité parlementaire pour une éventuelle poursuite. Un comportement indigne d’un élu et juste révoltant. On ne peut pas admettre que quelqu’un qui vote les lois se conduit de cette manière. Jusqu’ici aucune suite n’a été donnée à cette affaire. Au nom de l’État de droit, on ne peut pas admettre un tel mépris de l’opinion et des autorités. Il n’est pas normal que le Bianco laisse passer une telle proie. Si l’affaire était classée, il ne faut plus claironner sur tous les toits qu’il faut éradiquer la corruption. Il ne faut pas prendre l’opinion comme un gobe-mouche. Si les autorités ne réagissent pas, cela voudrait dire que c’est monnaie courante, qu’il n’est pas le seul élu à se comporter ainsi. Lamentable.
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