C’est qui ce « vahoaka » dont tout le monde parle ?


Difficile de ne pas parler de ce beau pavé qui a été jeté dans la mare ou plutôt dans ce panier à crabes que sont les actuelles « crises ». Il s’agit d’un texte fait par un éminent chercheur en Sciences Politiques qui s’est dédié aux crises socio-politiques de Madagascar. Pavé car le texte pose une question fondamentale et apporte comme explication des faits. Par le mot « fait » on sous-entend la démarche scientifique du chercheur qui a été éprouvée. Bien sûr, on peut tout à fait être scientifiquement d’accord ou pas par l’approche, mais d’aucun ne pourrait nier ces réalités sans en avoir la contre-hypothèse. Par cela on veut dire que pour une fois, on discute des affaires nationales avec des idées, des thèses, des hypothèses, des démarches de recherche. En bref, on discute avec la tête et non par le cœur ou le ventre et encore moins par l’autre partie du corps humain qui se trouve en bas de la ceinture. Vous me permettrez cette remarque amusante pour les uns, déplacée pour d’autres mais l’envie de faire élever les discussions sur la vie de la Nation se fait généralement avec ces trois parties du corps humain suscitées. Les fameux trois « V ». Expressément, nous n’étalerons pas le sens de ces sigles pour que nos lecteurs puissent aller demander aux acteurs politiques le sens de ces trois mots. Revenons-en à cette belle pièce d’architecture dudit chercheur. Pondue pour ramener la discussion à un niveau plus qu’honorable. Comme l’auteur le dit si bien: « Une manière d'élever un peu le débat au-dessus de la fosse septique des arguments de politicards, quel que soit leur camp (et quelle que soit la crise, de 1972 à 2018, en passant par 1991, 2002 et 2009), est de parler chiffres» Dans cette pseudo-crise : « C’est qui ce “vahoaka” dont tout le monde parle ? » Telle est la question posée. Vahoaka est celui qui arrive à amasser un nombre inconnu de gens (badauds ou convaincus à la cause). La réflexion apporte des éclairages précis quant à cette affirmation de mobilisation du « vahoaka » quand on parle de la place du 13 mai ou de l’avenue de l’indépendance. Si on se base sur des calculs qui sont les fruits de ses démarches de recherche, « l’Avenue de l'Indépendance ne peut accueillir au maximum que 247.000 personnes, et ce qui était autrefois la Place du 13 mai ne pouvait accueillir au maximum que 35.000 personnes.La zone intermédiaire (qui part de la rue à côté de l'IFM jusqu'à celle à côté de l'Hôtel de France) ne peut accueillir que 116.000 personnes » « (...) Ces chiffres sont donnés dans l'hypothèse de six personnes au mètre carré (référence d'un métro bondé en France), en sachant qu'on n'a jamais eu six personnes au mètre carré sur cette avenue, à cause des espaces entre les gens, des arbres, des plantes, des véhicules etc. » Finalement, il serait aussi très intéressant de méditer sur le paragraphe de conclusion de ce chercheur : « Par conséquent, quand on parle de vahoaka, il serait intéressant de savoir ce dont on parle vraiment, au-delà des rhétoriques politiciennes dans lesquelles la propagande le dispute toujours à l’esbroufe.» par Mbolatiana Raveloarimisa 
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