Santé - Des malvoyants retrouvent la vue


Une chance pour les personnes atteintes de la cataracte. Une opération gratuite a lieu au CHU JRA à Ampefiloha, cette semaine. Alice Ra­soampianina est sur le point de sortir d’un problème de vision qui l’a rongé pendant trois mois. L’équipe médicale de la fondation Elena Barraquer, un organisme espagnol, a retiré sa cataracte, hier, lors de la campagne d’opération contre la cataracte qui a lieu au centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andria­navalona (CHU JRA) à Ampefiloha, du 11 au 15 avril. Son opération n’a duré qu’une dizaine de minutes. À 81 ans, Alice Rasoam­pianina dit avoir complètement perdu la vision de son œil droit, affecté par la cataracte. « Je n’arrivais plus à lire. Et j’avais besoin de quelqu’un qui me tenait les mains, pour pouvoir marcher, car je ne voyais plus. Je vais retrouver ma vue, grâce à cette opération. », s’est réjouie cette grand-mère, après une vingtaine de minutes de repos dans une salle de surveillance. Grâce à la technique opératoire utilisée en Europe et appliquée par ces chirurgiens européens, en cette campagne, même les personnes avec une vision réduite à quatre, voire à cinq sur dix, peuvent être opérées cette semaine. Quatre cent cinquante opérations gratuites seront réalisées durant cette campagne, au CHU JRA. Mille consultations ophtalmologiques seront offertes, en parallèle, en collaboration avec le Lions Sight First Madagascar. C’est une chance pour les personnes atteintes de cataracte. Cette maladie touche une personne sur cent, selon les estimations. Généralement, la cataracte touche les personnes de plus de 65 ans, mais elle peut également, survenir chez les plus jeunes. « Elle survient en raison de l’âge, dans les 80% des cas. D’autres maladies comme le diabète peuvent provoquer la cataracte. Il peut s’agir, en outre, d’une cataracte congénitale. Elle peut, enfin, survenir, après un traumatisme de l’œil. », explique la professeure Léa Raobela, chef de service de l’ophtalmologie au CHU JRA. Holivelo Rama­roson, une femme qui attend son tour dans la salle d’attente, fait partie des personnes qui ont développé la cataracte, à cause du diabète. Impact majeur Le besoin d’une opération gratuite de la cataracte est fort. Durant la première journée de la campagne, les personnes souffrant d’un problème de vision sont venues en masse. « J’ai déjà demandé le coût de l’opération dans une clinique privée, elle coûte 3 000 000 d’ariary », indique Virginie Ratsima­manga. Il serait aux environs de 1 000 000 d’ariary, dans un hôpital public, selon la professeure Léa Raobela du CHU JRA. « Ces opérations auront un impact majeur pour les ménages et la société. Ces personnes opérées vont pouvoir reprendre leurs activités, et elles ne seront plus dépendantes de leur entourage », indique le Dr Rado Razafimahatratra, directeur général des Fournitures des soins auprès du ministère de la Santé publique, pour expliquer les avantages de cette opération de masse. Le groupe Filatex à la tête de la campagne Cette campagne d’opération contre la cataracte a vu le jour, grâce au groupe Filatex qui a fait appel à la Fondation Elena Barraquer pour réaliser une opération gratuite. Il prend en charge la logistique, à hauteur de 70 millions d’ariary, comprenant le transport, l’hébergement et l’affrètement de tout le matériel indispensable au programme. Le groupe Filatex s’occupera, également, de la restauration des intervenants, pendant la durée de la campagne. La fondation est venue avec les médicaments et les intrants nécessaires pour la réalisation de quatre cent cinquante opérations, d’une valeur de 774 millions d’ariary. Se voulant porteur du développement de la croissance économique et sociale de Madagascar, le groupe Filatex soutient la présente campagne comme il l’a toujours fait depuis des années, de même que l’assistance dans la lutte contre la fistule obstétricale et les campagnes de vaccination. La Fondation Elena Barraquer, satisfaite de l’accueil et de l’organisation, espère revenir pour d’autres opérations.
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