Manjakamiadana - Clin d’œil de Rajoelina aux Antananariviens


Le président de la République a lancé officiellement la reprise de la réhabilitation du Rovan’Antananarivo. Un acte qui pourrait valoir son pesant d’or dans la conjoncture actuelle. Coup d’envoi. C’est dans le cadre d’une cérémonie en grande pompe, retransmise en directe sur les médias nationaux que Andry Rajoelina, président de la République, accompagné de sa famille, a donné le top à la reprise de la réhabilitation des palais au sein du Rovan’Antananarivo. « Terminer la réhabilitation du Rovan’Antananarivo contribuera à l’émergence de la souveraineté nationale et éveillera la fierté nationale nécessaire pour sauver Madagascar », a déclaré le locataire d’Iavoloha. À l’écou­te de son allocution, le président de la République Andry Rajoelina ambitionne de faire de la concrétisation de ce projet le liant de « l’unité nationale ». Il affirme ainsi, que les travaux seront terminés avant la célébration du 60e anniversaire du retour à l’indépendance. Le Rovan’Antananarivo incendié le 6 novembre 1995, le président de la République a annoncé la reprise de sa reconstruction, le 27 janvier, lors d’un culte pour la nation, à l’église attenante au palais de Manjaka­miadana. Une fois les travaux achevés, l’État compte inscrire le site parmi les patrimoines mondiaux de l’Orga­nisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Aux yeux des analystes, toutefois, au-delà de redonner ses lettres de noblesse à ce site historique, l’acte du président de la République revêt, également, une portée politique. Il pourrait s’agir d’une opération séduction de la noblesse et de la bourgeoisie des Hautes Terres. Étant donné la conjoncture électorale, avoir les faveurs de la bourgeoisie ou de la classe influente à Antana­narivo et plus largement, dans la région Analamanga, serait un atout. Riposte S’agissant d’élections législatives, ou de scrutins de proximité, où l’avis des notables locaux pourraient être décisifs dans le choix des électeurs. À Analamanga, comme en témoignent les résultats de la présidentielle, d’autant plus, une partie non négligeable de l’opinion et des votants est toujours hostile au président de la Répu­blique. L’allocution prési­dentielle d’hier, a alors, visiblement, ciblé les sensibilités historiques et généalogiques pour convertir à sa cause, des personnalités ou familles influentes. « Cet endroit où nous nous trouvons aujourd’hui est à la fois le centre et le lieu le plus élevé d’Antananarivo et d’Analamanga. (…) C’est ici que le pouvoir de Madagascar a été installé durant la royauté. C’est ici qu’a émergé la souveraineté nationale, symbole de l’unité nationale. C’est juste pour cette raison que terminer sa réhabilitation est une priorité (…) il s’agit à la fois de témoigner du respect et d’honorer nos origines », a déclaré Andry Rajoelina. Il a aussi, été indiqué que « le financement de la reconstruction du palais Besakana [premier palais ayant été érigé dans le Rovan’Antananarivo d’antan] sera entièrement pris en charge par la famille Rajoelina. C’est la raison pour laquelle la famille présidentielle était présente à la cérémonie d’hier ». Le palais Besakana ouvrira ainsi, le bal de la réhabilitation des bâtiments qui ont composé le site d’Andohalo avant son incendie, notamment, le grand palais de Manjakamiadana. La période de grâce de l’administration Rajoelina, par ailleurs, arrive bientôt à échéance. Donner le coup d’envoi du chantier d’Ando­halo pourrait, du reste, être une riposte à ses détracteurs et affirmer ses ambitions d’être bâtisseur. Un titre qu’il veut acquérir dès ce quinquennat. Pour l’instant, ses adversaires politiques estiment que le chef de l’État mise sur la continuité de l’État pour s’illustrer. La réhabilitation du Rovan’ Antananarivo, n’est, toutefois, pas une promesse de campagne. Il s’agit du premier « engagement solennel », qu’il a fait en tant que Président de la République, et le premier grand projet dont la réalisation ne sera pas disputée par ses prédécesseurs. « Ce que nous disons, nous le concrétisons. Nous travaillons vite et bien. (…) Si nous ne posons pas de défis, nous n’avancerons pas. Si nous perdons notre temps à nous critiquer, nous ne ferons que du sur place », a lancé Andry Rajoelina. Verdict, l’année prochaine.
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