Virus dans le fruit


Y a-t-il feu en la demeure ? D’un côté on annonce non sans fierté qu’il n’y a aucun cas de coronavirus à Madagascar, de l’autre on prend des mesures semblables aux pays où il y a cent morts par jour. Et on reproche à la presse de semer la panique au sein de l’opinion à tel point que les voix officielles, en particulier les responsables du ministère de la Santé, se sont tués presque simultanément. Incroyable alors que la communication, la diffusion de la situation réelle en temps réel ont une importance capitale en pareille circonstance. Qu’y a-t-il à cacher ? La rétention d’information favorise naturellement les rumeurs et la panique. Jusqu’ici, aucune presse n’a annoncé l’existence d’un cas confirmé de coronavirus et tout le monde s’est aligné sur les informations officielles. On dit ailleurs que c’est justement la panique qui tue avant le coronavirus. Cela semble le cas quand on commence par interdire le déplacement international des sportifs et la tenue des rencontres internationales comme si les sportifs étaient les plus redoutables vecteurs du coronavirus. C’est d’autant plus étonnant que les touristes, les autorités, les artistes, les femmes et hommes d’affaires peuvent se déplacer sans aucune limitation, les conférences internationales et séminaires internationaux peuvent se tenir et les frontières restent grandes ouvertes aux avions en provenance des pays fortement touchés par le virus. L’interdiction faite aux sportifs n’a ainsi aucun sens et reste incompréhensible aux yeux des sportifs en général et aux Barea en particulier. Le gain des deux premiers matches des éliminatoires de la Can 2021 risquent d’être anéantis. Au lieu d’une mesure générale prise par le gouvernement comme cela se fait ailleurs, il appartient donc à chaque ministère de prendre des initiatives selon sa perception du danger. On ignore d’ailleurs sur quelle base et critère ses mesures ont été prises. C’est bien de prendre le maximum de précaution pour empêcher le virus de choper un visa d’entrée mais il faut une cohérence dans les actions. C’est comme pulvériser une chambre d’insecticide tout en laissant ouvertes toutes les fenêtres. Les mesures doivent être uniformes et uniques. A La Réunion malgré la confirmation d’un premier cas de coronavirus, les autorités ont annoncé que le département français 974 reste au premier degré de l’alerte. Les compétitions sportives peuvent se dérouler sans problème. A défaut de pouvoir fermer complètement les frontières, on prend des mesures ponctuelles et isolées qui ne sont pas de nature à pouvoir empêcher l’importation du coronavirus et sa propagation. Un coup d’épée dans l’eau a priori au grand dam des Barea et des supporters qui risquent de vivre une grosse désillusion avec ce dégagement à l’emporte-pièce.
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