Jimson Ratsiaro Heritsialonina - « La restauration des patrimoines est une lutte continue »


La vieille ville d’Antananambony de Fianarantsoa sauvée des ruines. La restauration des patrimoines est une question de travail acharné et de longue haleine. Préservée. La vieille ville de Fianarantsoa appelée aussi Antananambony attire aujourd’hui près de quinze mille touristes par an. Une prospérité identitaire réussie grâce à des actions de réhabilitation, de conservation et de préservation de l’authenticité des bâtisses, des ruelles, ou encore des vestiges architecturaux laissés par la reine Ranavalona Ire. « La vieille ville est le seul ensemble historique et architectural en milieu urbain qui soit resté homogène et qui ait gardé son caractère originel du XIXe siècle. Ceci, grâce à des efforts de conservation, aujourd’hui impossibles sans l’aide des autorités, des habitants, des touristes et ceux qui œuvrent quotidiennement au maintien de cet état préservé », explique Jimson Ratsiaro Heritsialonina, à la tête d’une fondation qui porte son nom. « La vieille ville regroupe environ cinq cents toits qui, aujourd’hui, reconnaissent tous la valeur et l’importance du patrimoine qu’est la ville haute ou Antananambony. Un Rova y a été érigé en 1830, et l’ensemble architectural qui va avec un palais royal, fait l’existence et la beauté historique de cet endroit», ajoute encore le fondateur, à la fois opérateur touristique. La vieille ville de Fianarantsoa est d’abord une rue piétonne. La couleur terre, ou rouge brique, est la couleur dominante des maisons et bâtisses. Les toits sont en tuiles. Autant de détails, importants dans la restauration et la préservation du patrimoine. Attraits Les travaux de restauration et de préservation ont commencé il y a vingt ans. La fondation Heritsialonina a appuyé la rénovation de près d’une centaine de bâtisses, d’édifices, de maisons individuelles et d’écoles. Des infrastructures sanitaires, des espaces verts, des terrains ont été créés. « Le plus lourd dans le travail de préservation n’est pas de réunir des fonds. Ce sont les activités de sensibilisation et de conscientisation qui accaparent les stratégies et le temps à consacrer aux détails », ajoute encore Heritsialonina. La préservation architecturale se fait dans une ambiance d’harmonie sociale, bien structurée du temps de la reine, et reprise actuellement. « Avec le chef du fokontany, c’est un travail de longue haleine que de surveiller si des gens continuent d’extraire ou d’exploiter des rochers, ce qui est prohibé depuis 1999. Si de nouveaux habitants arrivent, leur faire comprendre qu’il faut absolument garder les implantations existantes, la hauteur maximale d’un étage, l’architecture et style des vérandas, des fenêtres et des portes, par exemple, sans parler de l’assainissement et de l’hygiène nécessaire, gérer les cinq mille âmes qui y vivent, tout cela n’est pas une mince affaire », souligne l’opérateur. La beauté actuelle de cette ville d’Antananambony, classée zone protégée d’intérêt historique et architectural national, constitue un attrait majeur pour le tourisme. Avec le Projet d’appui au développement aux villes (PADEV), de nouveaux circuits touristiques sont proposés tels que la visite des rizières, du lac Anosy avec des activités nautiques et autres, sans oublier le détour à Antananambony.  
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