STARTUPS - Augmenter le taux de réussite


Selon le Ceentre (Centre d’excellence en entrepreneuriat) rattaché à l'Institut Supérieur de la Communication, des Affaires et du Management (ISCAM), le taux de réussite des startups à Madagascar tourne autour de 20%. Quelle est la raison à ce faible taux de succès ? Les entrepreneurs sont-ils trop ambitieux ou ne sont pas en mesure de bien cerner les enjeux liés à leur business model ? Selon un dosser produit par Simon Lee, qui se présente comme un web-entrepreneur opérant en Afrique subsaharienne, de nombreux entrepreneurs à Madagascar estiment que démarrer en tant que startup constitue la solution la plus facile pour plonger dans le monde de l’entreprenariat. Certains participent à des concours, les plus hésitants intègrent des incubateurs et d'autres sont prêts à hypothéquer leurs biens. Chacun parvient à sa manière de mettre sur pied son entreprise. Mais pourquoi, alors, peu de jeunes pousses parviennent-elles à réussir ? Et Simon Lee d’avancer que l’esprit entrepreneurial manque encore à Madagascar. Qu'il s'agisse d'une startup ou d'une entreprise dans sa forme traditionnelle, les porteurs de projets doivent mieux s’armer, notamment sur les plans managérial et marketing, pour mener à bien leurs initiatives entrepreneuriales... Mais pour d’autres observateurs, le pays est sur la bonne voie, malgré ses faiblesses, pour augmenter le taux de réussite des startups. Et eux de constater que les actions d’accompagnement des startuppers commencent à porter leurs fruits, avant d’ajouter que le monde ses startups accorde une place de choix au challenge. Il est considéré comme naturel le fait que les compétitions soient au cœur de l’évolution de cet écosystème. Madagascar, à leur avis, a bien intégré ce principe et nombre de ses startuppers ont pris part à divers concours organisés au niveau continental, voire international. Et ils ne sont pas rares à avoir été primés. Autrement dit, l’esprit de compétition qui anime les startups aidera ces dernières à mieux percer et persévérer. Les lignes bougent À noter que comme dans d’autres pays, Madagascar a aussi maintenant sa compétition nationale mettant en lice les startups. Selon les organisateurs, le concours est dédié surtout aux étudiants des établissements d’enseignement supérieur publics et privés. Il consiste à éveiller leur esprit entrepreneurial, leur donner l’occasion de concrétiser leur idée de projet, contribuer à l’atteinte des ODD et apprendre à inscrire une entreprise dans la durée. La première édition a été programmée sur sept semaines, du 11 octobre au 30 novembre 2021. Les participants ont été appelés à élaborer et présenter leur projet afin de démontrer leur potentiel en termes de production, de marché et de mettre en avant leur capacité entrepreneuriale. Les projets sélectionnés ont bénéficié d’une période d’incubation durant laquelle leurs initiateurs ont été accompagnés par les organisateurs et les partenaires du concours, en vue de trouver les solutions pour la réalisation de ces projets. Toujours d’après les organisateurs, les partenaires techniques et financiers jouent un rôle important dans l’appui à l’organisation du concours. La proclamation de la liste des gagnants a été faite le 15 décembre 2021 et l’incubation a commencé le 3 janvier 2022. Notons également que les startups bénéficient aujourd’hui de l’implication des structures privées comme Miarakap (capital-investissement à impact), Nexta ou encore Malagasy Investment Club (Maic). Ce dernier a été mis sur pied par plusieurs entrepreneurs nationaux en activité depuis de nombreuses années. L’association veut aussi apporter sa contribution au financement des startups en se positionnant comme une alternative dans un contexte où l’accès au financement constitue encore l’un des problèmes majeurs. En cause, le manque de garantie ou de fonds propres. Une étude de la Banque mondiale confirme, d’ailleurs, que le secteur bancaire est toujours récalcitrant à prendre des risques et a surtout recours aux prêts garantis. Enfin, concernant l’impact des startups sur l’économie, les fervents promoteurs des jeunes entrepreneurs innovants soutiennent que les milliards d’ariary déjà injectés dans les entreprises ces dernières années ont permis à la fois de créer des centaines voire des milliers d’emplois, de renforcer significativement les capacités de gestion des nouveaux patrons d’entreprise et de diversifier le tissu économique du pays. Ils rappellent également que les startups ont considérablement contribué à la transformation numérique du microcosme entrepreneurial du pays.
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