Énergie - La transition énergétique à boucler


Et si l’incendie d’un transformateur des sites d’Andekaleka et les travaux en cours étaient le déclic ou l’étincelle pour réactiver les autres formes du mix-énergétique dominé par les thermiques. Déductions presque de l’évidence. De nombreuses études faites par des spécialistes en la matière sont arrivées à des conclusions sous forme de propositions. « L’énergie à Madagascar constitue un secteur porteur qui devrait jouer le rôle de facilitateur des activités économiques. C’est une ressource primordiale pour la croissance des activités économiques et industrielles ainsi que pour l’amélioration du bienêtre des ménages ». Le potentiel est là. Aux quatre coins du pays. Selon les dernières statistiques plus ou moins fiables. « Madagascar possède 600 Mégawatts de puissance installée et 420 Mégawatts de puissance consommée sont les deux chiffres clés de la production énergétique. Mais le président de la République, Andry Rajoelina priorise le doublement de cette production énergétique. En cinq ans, l’objectif fixé est de produire 840 mégawatts afin de doubler la production énergétique actuelle. Cela ne signifie pas que chaque année jusqu’à l’épuisement du délai imparti de cinq ans, le cinquième des 840 Mégawatts sera annuellement produit. Car si l’on désire, par exemple, obtenir une production énergétique à partir d’une centrale hydroélectrique nouvellement construite, il va falloir quatre ans pour faire uniquement la construction » précise une note explicative auprès du ministère de l’Énergie et des hydrocarbures. Ceci étant, le pays regorge des sources alternatives d’énergie mais avec des ajustements à faire pour être au point. Les énergies renouvelables les plus exploitables à Madagascar sont l’énergie solaire, l’hydroélectricité et l’éolienne. Cependant, les projets d’envergure, par leur taille, exigent des investissements conséquents. Déjà que pour réparer les dégâts à Andekaleka, il a fallu des tonnes d’équipements, une mobilisation de moyens humains et financiers, cela va de soi. Aussi, construire un barrage à vocation hydroélectrique d’une centaine de millions de dollars demande tout de même une certaine réflexion de fond. Qui sera à même de réaliser les travaux ? Qui pourra acheter la future production ? Il est alors impératif d’accompagner ces projets de production par un système de renforcement du réseau de façon à ce que les consommateurs, grands et petits, puissent effectivement acheter l’électricité. Un Code de l’électricité mis à jour Cependant, même l’acheminement de l’électricité jusqu’aux consommateurs reste un souci majeur en terme de coût dans la mesure où l’élargissement d’un réseau électrique représente entre cent mille et cinq cent mille dollars par kilomètre selon l’électricité transportée. Ce n’est pas avec les milliards d’ariary de dettes à apurer que la compagnie nationale d’électricité, Jirama, pourra à elle seule, assurer ce renforcement de la capacité de production. Raison pour laquelle l’Etat a lancé des appels d’offres pour le secteur privé avec des contrats de concession à court terme. Ces autres options se distinguent par leurs propretés, coûteuses mais durables. Elles ne sont pas tributaires des prix du carburant mais s’exposent par contre aux aléas des changements climatiques. Dans cette optique d’inverser la domination du thermique, plusieurs projets hydroélectriques sont en phase de préparation, de réalisation ou de finition. Comme Volobe, Farahantsana, Sahofika, Tsinjoarivo, Antetezambato, Ambodiroka, Namorona II… Volobe, en attente d’un accord avec l’État peut produire par an, en moyenne, 750 gigawatt heures. Le dossier Sahofika a été validé. Alors que Farahantsana et ses 28 mégawatts vont renforcer l’alimentation du Réseau interconnecté d’Antananarivo, RIA. La question se pose aussi sur ce que sont advenues les fermes solaires d’Ambatolampy, de Sakaraha ou d’Ifanadiana. Mais il existe quelques handicaps persistants. Comme le cadre légal aux contours flous mais peu évoqué, dans lequel doivent évoluer les principaux acteurs. Des améliorations ont été apportées mais il reste des efforts à consentir. Le sous-secteur de l’électricité reste un axe transversal prioritaire pour le développement socioéconomique du pays. Pourtant, Le taux d’accès à l’électricité n’est actuellement que de 15% dans la Grande Île, en grande majorité les bénéficiaires vivent dans les centres urbains. L’objectif visé par le gouvernement est de porter ce taux d’accès à l’électricité à 50 % à l’horizon 2023. Plusieurs réformes du secteur l’ont déjà rendu plus incitatif aux investisseurs. La mise à jour du Code de l’électricité en 2017 figure parmi les réformes déjà entreprises par le pays pour l’amélioration du secteur. Les objectifs de la nouvelle loi n° 2017-020 portant Code de l’électricité sont, entre autres, de rendre le secteur Électricité plus attractif et plus sécurisant pour les investisseurs et les promoteurs potentiels ; d’octroyer aux usagers une meilleure qualité de service à un coût abordable en respectant le principe de la continuité et de la non discrimination ; et de contribuer à l’amélioration de la gouvernance du secteur Électricité, en termes de transparence. Le nouveau code intègre des dispositions relatives à l’exploitation des sources d’énergies renouvelables, afin que Madagascar puisse s‘aligner avec les orientations internationales en la matière et bénéficier des initiatives s’y rapportant. Les énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolien, géothermie et biomasse) se développent intensément partout dans le monde et servent à produire de l’électricité en réduisant considérablement les gaz à effet de serre et la pollution. Les solutions passeraient aussi par ces clarifications des textes régissant un secteur sous-tension en permanence.
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