Morombe - Un plan de lutte contre le travail des enfants


Le district de Morombe était l’un des berceaux de la prostitution infantile ou encore du travail des enfants dans les champs. La donne commence à changer. MOROMBE avance à grands pas. Il y a exactement un an, une descente inopinée du comité régional de la Lutte contre le travail des enfants (CRLTE) dans le district de Morombe a situé le contexte dans lequel vivent les enfants de cette localité. Les grands projets initiés dans cette partie nord de la région et ses environs ont augmenté le nombre d’enfants prostitués. Les boîtes de nuit ne procèdent pas à des contrôles stricts à l’accès et des enfants de 9-10 ans fréquentent ces lieux ouverts presque tous les jours. Des ménages, des restaurants, des gargotes, font travailler des enfants mineurs pour des salaires insignifiants. Sans parler de l’oisiveté des jeunes qui favorise la délinquance. Un atelier a mis en place le Comité local de veille (CLV) pour lutter contre le fléau, en décembre dernier, avec le CRLTE Atsimo-Andrefana et la sec tion Protection de l’Enfant de l’Unicef. Des maires, des responsables de l’Éducation, des forces de l’ordre, des représentants d’ONG et d’entreprises, des chefs fokontany, participent bénévolement à des actions de lutte. Motivation « Le travail des enfants présente des effets néfastes pour le coté social et aussi économique. Ce que bon nombre de citoyens ne comprennent pas. Outre le non-respect des droits de l’enfant, la situation de pauvreté du pays n’est pas un prétexte pour faire travailler des enfants, au contraire, les faire travailler entraîne le pays dans les dédales de la pauvreté » explique Albert Phanoel Paul, membre du CRLTE Atsimo Andrefana depuis 2007. Patrick Andriavelo, pré­si­dent du CRLTE Atsimo Andrefana, insiste sur le droit des enfants. Mais les divorces, la monoparentalité, les problèmes familiaux, les mariages précoces, les catastrophes naturelles et même la politique, pèsent lourdement sur ce droit. Le CLV, en tant que structure de base assurant l’efficacité de la lutte, a élaboré un plan d’actions claires. « Avec le maire, les chefs fokontany, les forces de l’ordre, la déléguée d’arrondissement, des membres de la société civile, nous avons entamé nos actions par de la sensibilisation de masse. Nous approchons de la période de récolte du riz, une période profitée par les parents pour envoyer leurs enfants travailler dans les champs. Mais c’est une opportu­nité pour le CLV de la com­mu­ne de Tanandava Station d’expliquer les conséquences désastreuses du fait de faire travailler les enfants » témoigne Gaston Alphonse, chef ZAP de Tanandava Station du district de Morombe et membre très dynamique du CLV. Informer et sensibiliser d’abord, viendront ensuite les diverses formes de répression. La structure demande par ailleurs du matériel de sonorisation, un véhicule ou du carburant pour pouvoir sillonner les six fokontany composant la commune. Une forme de motivation formulée également par le CLV de Morombe qui veut sensibiliser les pêcheurs qui sont au nombre de 20 000 dans tout le district. 49% des enfants travaillent dans l’Atsimo-Andrefana, laquelle détient le record d’enfants dépourvus de copies de naissance dans le pays, évalué à 60%.
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