Délits et corporatisme - Tensions entre forces de l’ordre


Militaires et gendarmes ont fait usage d'intimidation armée à des policiers en exercice. Des éléments, auteurs de délit ou d'actes répréhensibles, narguent la police. Des agissements réprouvés, défendus par des corporatismes aveugles. Une série d'altercations sulfureuses entre la police d'une part, et  respectivement des gendarmes et des militaires d'autre part, met à nu une culture d'impunité impliquant des éléments des forces de l'ordre. Ne se laissant pas faire face à ce qu'ils qualifient d'abus ou se croyant intouchables, certains gendarmes et militaires prêts à en découdre, appellent du renfort, souvent armé, à chaque interpellation, verbalisation ou rappel à l'ordre, pour des agissements réprouvés. Dans cette loi de la jungle, dictée par un rapport de force, dominé par les plus nombreux en terme d'effectif, les mieux armés et les esprits les plus rebelles, dénués d'un sens d'éthique relégué au second plan, ces face-à-face frôlent le plus souvent les affrontements armés. Général mobilisé La dernière remonte à hier matin, devant la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) à Ambohidahy. Sommés par un policier de la direction provinciale de la police à Ambohidahy, de dégager le côté du trottoir qui ceint la HCC, trois militaires, debout devant la clôture, ont donné du fil à retordre à celui-ci. «L'un des trois individus ne s'est pas gêné pour proférer  des insultes contre le policier en tenue réglementaire. Outré, ce dernier l'a giflé », lance Jean Bernard Rakotonarivonjy, un témoin oculaire, venu  remplacer son permis de conduire au centre immatriculateur. Sur ces entrefaites, les trois militaires, sidérés suite à cet agissement policier, se sont précipités au siège de l'intendance de l'armée à Ambohi­dahy, pour ensuite, revenir en force à Ambohi­dahy, avec des frères d'armes décidés à se faire justice. «Les militaires venus sur les lieux en un éclair, ont exigé que le policier qui s'est permis de lever la main sur l'un des leurs, leur soit remis. Sur cette même lancée, ils ont mis en garde que d'autres éléments allaient débarquer », poursuit le même témoin oculaire. Un général s'est lui même rendu sur place. Ce dernier a pris une position plus raisonnable après avoir été mis au courant de la situation. «Cet incident a été réglé entre frères d'armes », rassure, pour sa part, le général Lanto­arinjaka Razafin­drakoto, chef d’État-Major général de l'armée malgache. Ce qui s'est passé mardi, aux petites heures à Ankadi­vato, dans un barrage de contrôle des Forces d'intervention de la police (FIP), a, en revanche, failli dégénérer en fusillade entre corps. Cette fois-ci, c'est un gendarme de deuxième classe des Forces d'intervention de la gendarmerie nationale (FIGN) au Fort Duchesne, qui a fait des siennes. De source policière, ce gendarme a fait l'objet d'un contrôle mardi, vers 1 heure du matin, alors qu'il poussait dans la rue, une moto. Soumis à un examen de situation, il n'avait ni une pièce d'identité ni les papiers du deux-roues, toujours d'après la police. Interpellé, il a passé un coup de téléphone à sa mère, qui à son tour, a prévenu des éléments de son camp. Peu de temps après, un peloton de gendarmes armés des FIGN, s'est dépêché au barrage policier à bord d'un camion, après une vive tension, à deux doigts, de dégénérer en heurt armé entre corps. Andry Manase
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