Personnel de santé - Des paramédicaux victimes de viol collectif


Les paramédicaux qui travaillent dans la brousse tirent la sonnette d’alarme sur la dégradation de l’insécurité. Deux des leurs ont été victimes de viol collectif. Des malfaiteurs s’en prennent à deux sages-femmes bénévoles qui ont travaillé dans le centre de santé de base (CSB) de la commune de Sadabe Manjakan­driana, le 2 décembre. Ils les ont violées, lorsqu’ils n’ont pas eu ce qu’ils cherchaient. «Les malfaiteurs ont cherché la sage-femme, chef de poste. Or elle n’était pas là. Les bandits ont, par la suite, demandé l’endroit où se trouvaient le dispensateur et la caisse du CSB. Ils n’ont pas eu la réponse qu’ils désiraient. Ils ont décidé de les violer», rapporte Jerisoa Andriamaholy Ralibera, président du syndicat des Infirmiers et des sages-femmes à Madagascar, hier. Des infirmiers et sages-femmes, victimes d’acte de banditisme, n’est pas un cas isolé. En janvier, un infirmier a été kidnappé par des dahalo à Tsaratanàna. Un chef de centre de santé a été tué par balles par des dahalo dans le Sud. Un autre agent de santé a été massacré avec une hache à Ambilobe. « La plupart de ceux qui travaillent dans les zones enclavées n’osent plus rester sur leur lieu de travail, la nuit. Ils dorment chez les voisins. Ils se retirent temporairement de leur service. Ils ne peuvent pas abandonner définitivement leur poste. C’est leur gagne-pain pour nourrir leur famille. De plus il est difficile pour les paramédicaux de trouver du travail actuellement », affirme Jerisoa Andriamaholy Ralibera. Ces agents de santé crient haro sur l’insécurité dont ils sont victimes. Appel aux forces de l’ordre Une journée de solidarité est prévue se tenir les 12 et 13 décembre, dans tout Mada­gascar, pour manifester leur ras-le-bol. Ils ont prévu de fermer les centres de santé de base, selon une lettre qu’ils ont adressée au chef du Gouvernement. La manifestation est annulée, après la réunion du ministre de la Santé publique et de son staff, avec des représentants du syndicat et de l’association des Para­médicaux de Madagascar à Ambohidahy, hier. Le ministre de tutelle et le syndicat rencontreraient le secrétaire d’état chargé de la gendarmerie, le 19 décembre. La décision n’enchante pas la plupart des paramédicaux. «La Gendarmerie nationale va-t-elle annoncer que ses éléments vont nous suivre un à un pour assurer notre sécurité ? L’insécurité règne partout et ne touche pas que les paramédicaux, mais d’autres agents de l’état également. L’état doit trouver des solutions à ce problème. Le chef d’état a annoncé qu’il avait des solutions sur l’insécurité. Que ses promesses soient réalisées », souligne un infirmier. Les paramédicaux martèlent que cette manifestation doit se tenir.
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