Assainissement - Pas de toilettes pour les pêcheurs de Toliara


La qualité des produits halieutiques est liée aux habitudes des pêcheurs en termes de salubrité. La menace est réelle. Risque élevé. L’inexistence d’infrastructures sanitaires pour les milliers de pêcheurs des districts de Toliara I et II, constitue un danger réel pour la consommation des habitants de la ville. C’est ce qui a été évoqué lors de la Journée mondiale des toilettes, célébrée vendredi à Toliara. Le débat-échanges entre les acteurs Wash et les représentants de la population locale a soulevé l’imminence du danger sur le principal aliment de commerce qu’est le poisson. Près de vingt-mille pêcheurs travaillent le long des côtes, partant des divers fokontany de Toliara I jusqu’aux villages des pêcheurs du district de Toliara II, tels Belalanda, Mangily, Ambolomalaika, Madiorano jusqu’à Morombe. « Il y a peu pour ne pas dire aucun bloc sanitaire ni aucune autre forme de moyens pour les pêcheurs de jeter ou de faire convenablement leurs besoins. Pour ne prendre que le cas des pêcheurs de Mahavatse en pleine ville de Toliara ou encore d’Ifaty, Ambolomailaka qui enregistrent un nombre important de touristes. La plupart des pêcheurs font leurs besoins soit sur la plage soit dans la mer alors que nous consommons les poissons pêchés par ces pêcheurs », évoque une journaliste d’une radio privée locale, à la conférence-débat. « C’est une menace réelle que l’on semble négliger», appuie un membre de la société civile. Aucun programme « Pour l’heure, il n’existe pas encore de programme gouvernemental qui peut répondre à des besoins d’installation de toilettes sur les côtes destinées aux pêcheurs » fait savoir Julson Razafimandimby, directeur en charge de l’Énergie, de l’eau et des hydrocarbures pour la région Sud-Ouest. Toutefois, des projets peuvent être envisagés, a-t-il assuré. Il a été par ailleurs, soulevé que la commune urbaine de Toliara manque également de toilettes publiques et celles installées dans les fokontany sont soit non fonctionnelles soit mal gérées. Seules 15% de la population utilisent des toilettes dont la moitié est aux normes, le reste employant des sachets ou des pots et les jettent dans la nature, ou utilisent la mer comme toilettes à ciel ouvert. « Il faudra penser réellement à réprimander ceux qui n’installent pas de toilettes ou qui ne les utilisent pas », propose une représentante d’association pour les personnes en situation de handicap. Les partenaires techniques et financiers ont été sollicités à prioriser dans leurs actions la mise en place de toilettes mobiles ou encore la mise à disposition d’un camion hydro-cureur car la ville n’en possède pas. La pression migratoire que subit la ville de Toliara avec les milliers de tireurs de pousse-pousse qui n’ont pas, pour la plupart, des infrastructures sanitaires adéquates, pose également un problème majeur pour la commune urbaine de Toliara.
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