Droits de l'homme à Madagascar - Les Nations unies signalent des mesures urgentes


Madagascar a adhéré aux différentes conventions internationales. Des structures sont mises en place mais les mauvaises pratiques continuent en termes de droits de l’Homme Peut mieux faire. « Les valeurs universelles se délitent. L’État de droit est en recul ». Ces constats amers d’Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies sont perceptibles à Madagascar. Le dysfonctionnement de l’administration publique, l’intensification de l’insécurité en milieu urbain et rural, la persistance de l’extrême pauvreté, la vulnérabilité au changement climatique, les problèmes de gouvernance, la menace constante d’instabilité politique, tels sont les défis à relever pour le prochain gouvernement. « Il y a lieu d’affirmer que d’immenses travaux ont été abattus, mais une bonne partie du chemin reste à parcourir. De nombreux défis subsistent et des mesures urgentes s’imposent pour certains aspects de droits fondamentaux», souligne Patrice Talla, intérim de la coordinatrice résidente des Nations-Unies, lors de la célébration de la journée des droits de l’Homme, hier à Anosy. Madagascar a adhéré à la plupart des conventions internationales relatives aux Droits de l’Homme. Par ailleurs, différentes structures ont été mises en place dans ce sens. Il s’agit entre autres, la Commission indépendante des droits de l’Homme (CNIDH) et le Haut conseil de la défense de l’État de droit (HCDDED). Toutefois, les mauvaises pratiques persistent. L’administration publique est pointée du doigt sur ses dysfonctionnements. Constat au quotidien « Cela perpétue la faiblesse de l’autorité de l’État, et favorise la corruption, l’impunité, et des violations des droits de l’Homme », poursuit Patrice Talla. Dans le classement World Justice project (WJP) publié en février, Madagascar se trouve à la 16e place sur vingt-et-un pays africains et à la 113e au niveau mondial. Basé sur des critères relatifs à l’État de droit, le respect des droits fondamentaux, la question d’ordre et de sécurité, la justice civile et pénale, ce rang de Madagascar est un constat au quotidien. La presse rapporte chaque jour les échos des attaques de plus en plus violentes dans les zones rurales et urbaines. La persistance de la vindicte populaire reflète, en effet, la perte de confiance de la population envers la Justice et les forces de sécurité. Par ailleurs, malgré les efforts fournis, la corruption est banalisée à divers échelons de l’administration publique. D’une manière générale, l’importance de l’application des droits de l’Homme, des femmes, des enfants, des personnes en situation d’handicap est toujours rappelé à chaque célébration de « journée mondiale ou internationale ». Toutefois, la traduction des déclarations et engagement du gouvernement se termine au lendemain de la célébration. Les mauvaises pratiques persistent et sont banalisées. « L’humilité et la prise de responsabilité est requise dans la promotion des droits de l’Homme. Il faut agir sans hypocrisie et assurer la cohérence des actions menées avec la parole », conclut le ministre de la Défense nationale, le général Béni Xavier Rasolofonirina.  
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