ENVIRONNEMENT - Madagascar, un paradis en feu - Une action urgente s’impose


[caption id="attachment_138246" align="alignleft" width="232"] Une méthode archaïque pour éteindre un feu
de forêt.[/caption] Les jeunes se préoccupent de la situation des feux à Madagascar… Car effectivement leur avenir est en jeu. La terre de leurs enfants et des générations futures est en feu. Les forêts de Madagascar sont reconnues pour la diversité de leur faune et de leur flore totalement uniques, en raison de l'isolement prolongé de l'ile. Cependant, sa biodiversité est menacée. Les jeunes élèvent leurs voix pour dénoncer et appellent à l’action urgente, avant que notre « paradis » ne soit réduit en cendres. Cesser le feu - Une affaire de tous ! Les incendies de forêts et de brousse prennent de l'ampleur, soit plus de 8 200 hectares, rien qu’au mois d'octobre. Les causes plausibles peuvent être la famine, la baisse du niveau de vie de la population, l'emploi des techniques agricoles non durables et l'exploitation illicite. Ceux-ci entraînent évidemment la déforestation, le dérèglement climatique, la dégradation de la santé humaine et la destruction de la biodiversité. Les autorités mettent actuellement en place une institution de lutte contre les feux dans les régions victimes et travaillent davantage avec la société civile comme la mobilisation pour « Cesser le feu ». Cependant, il faut tenir compte du fait que cette lutte n'est pas de la responsabilité du seul ministère de l'Environnement et du développement durable. Les méthodes préventives devront être renforcées: entre autres, l’allocation de plus de moyens pour la protection des forêts et la gestion des Aires protégées, la réalisation de reboisements efficaces incluant suivi et évaluation, l’adoption d'un plan de nutrition à la hauteur de la déforestation, la vulgarisation des énergies vertes et renouvelables, l’implication de la population locale et d'autres ministères. L'avenir de l'homme dépend de la forêt. Si nous ne prenions pas soin de nos propres richesses, qui d'autres le feront pour nous ?

Lari Andriantseheno Bôndy Green Army

[caption id="attachment_138247" align="alignright" width="674"] Savoir choisir les meilleurs arbres pour reboiser.[/caption] Incendies de brousse et de forêts - « Mon cœur est brisé en voyant ma patrie consumée par le feu » Collines, aires protégées, nombreuses sont les zones détruites par les flammes, comme dans le Site de reboisement d’Antanamifafy-Ankorefo, dans la chaine forestière d’Ivohibe, dans la région Ihorombe. Ou sur le Tampoketsa et Ambohitantely-Ankazobe, à Andasibe-Moramanga, dans la Baie de Baly à Soalala, à Ankarafantsika, dans l’Isalo, à Alarobia-Vatosola du côté d’Andramasina et d’autres lieux encore. Face à ces faits, des questions se posent : ces incendies sont-ils accidentels ? Ou provoqués volontairement ? Et dans ce cas, à qui profite le crime ? En tant que Malgache et fier de l’être, ma conscience ne peut accepter qu’un Malgache sain d’esprit puisse brûler Madagascar. Il est également difficile de penser que des divergences politiques aboutissent à la destruction du pays. Ces feux peuvent aussi cacher un conflit latent entre les riverains et les responsables de ces sites protégés. À moins qu’il ne s’agisse d’une tactique pour obtenir un financement ou tout simplement d’une méconnaissance de l’importance de ces forêts, de leur faune et de leur flore, pour la plupart endémiques, et de l’impact du changement climatique sur la survie des hommes. Certes, ce ne sont que des supputations, mais les enquêtes qui seront menées, apporteront les réponses à ces questions. Les incendies de brousse criminels ou par imprudence sont punis par la loi. Pourtant, cela ne les empêche pas. La solution serait de confier la gestion financière et matérielle de ces sites aux communautés de base au niveau des fokontany qui se les approprieront et les protègeront jalousement. D’autant que cela donnera un emploi permanent aux jeunes, car cette protection des aires protégées devra être complétée par des formations… Bref, nous avons besoin d’une bonne stratégie pour combattre ces feux.

Rinah Heriche Rakotondrasoa Sociologue, UnisVersVintsyTana

[caption id="attachment_138248" align="alignleft" width="601"] Sans la pluie, les aires protégées auraient continué à brûler.[/caption] « Il est temps que tout le monde agisse et mène une lutte intense contre les feux de brousse » Depuis une décennie l’humanité subit l’impact direct du changement climatique. La température n’est pas stable, la déforestation se multiplie dans les pays tropicaux et les points de feux sont détectés partout dans le monde. Madagascar est une ile connue grâce à sa biodiversité exceptionnelle avec ses cent vingt-neuf aires protégées qui couvrent une superficie environ 7 000 000 hectares. Malgré cela les points-feu sont observés dans l’ile, y compris à l’intérieur des aires protégées, sans parler la mort des espèces animales vivant dans ces forêts. Pour le cas du Nord certaines traditions persistent. En premier lieu il y a la culture sur brûlis pour faciliter le travail dans les champs. En second lieu, il y a les feux de brousse pour le pâturage, ainsi que les foyers des charbons non contrôlés. Pour atténuer tous ces méfaits, nous, la Jeune Chambre internationale d’Ambilobe, avons opté pour la sensibilisation sur les impacts négatifs de ces traditions en construisant des couloirs anti-feu. Nous avons également proposé de nouvelles espèces de semences de graminée pour les bovins et les caprins avec des partenaires locaux. Ensuite, nous avons vulgarisé la technique de charbon vert, dont le reboisement d’arbres à croissance rapide tels que l’acacia. Enfin, une option à ne pas négliger est l’appui aux microprojets pour combler le manque de ressources de la population locale. On se demande bien, quand comprendrons-nous que c’est le futur de nos descendants que nous détruisons. Aussi est-il temps que tout le monde agisse et mène une lutte intense contre les feux de brousse.

Jeune Chambre Internationale (JCI) Ambilobe

Page réalisée en collaboration avec WWF Madagascar - Photos : Fournies  
Plus récente Plus ancienne