BUSINESS FORUM - Le travail décent sous toutes ses coutures


L’OIT, à l’initiative de son “cluster de chaîne d’approvisionnement”, organise le premier Business Forum sur le travail décent à Madagascar. Un sujet d’actualité. Portant sur le thème “Une croissance économique durable et centrée sur l’humain dans les chaînes d’approvisionnement à Madagascar”, l’OIT Madagascar, à travers ses quatre projets «Better Work»  (OIT-IFC), «Fonds Vision Zéro (VZF)», «Trade for Decent Work (T4DW) » et « Chaînes d’approvisionnement durables pour mieux reconstruire (SSCBFB)», a lancé officiellement les réflexions sur les opportunités et les défis en matière de travail décent et de gouvernance sociale et environnementale pour une industrialisation durable et compétitive. Placé sous le haut-patronage du Premier ministre Christian Ntsay, l’évènement rassemble les acteurs institutionnels du gouvernement, les partenaires sociaux, les acteurs du secteur privé malagasy et international, les représentants des donneurs d’ordre internationaux, des institutions académiques, de la société civile et des partenaires techniques et financiers présents à Madagascar. Dans un contexte où la protection des travailleurs et travailleuses et le devoir de diligence et la transparence sont des éléments essentiels à la compétitivité de l’industrie, le Forum examine les bonnes pratiques existantes en matière d’application des normes internationales du travail et de conduite responsable des affaires, pour que l’industrie soit un moteur de création d’emplois décents et productifs et de croissance inclusive et durable pour Madagascar. Le Forum s’inscrit dans la continuité du récent Forum national sur les investissements tenu il y a deux semaines au CCI Ivato. L’industrie, si elle doit être productive et compétitive, doit également être durable et respectueuse du droit des travailleurs, et ces exigences se nourrissent mutuellement. Le Plan Émergence Madagascar rappelle d’ailleurs bien l’ambition du pays d’atteindre une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un emploi décent pour tous et toutes, tel qu’énoncé par l’Objectif de développement durable 8. Cet évènement en format hybride comportera des sessions et des conférences thématiques qui tourneront autour des priorités nationales et ambitions pour l’industrie durable de demain, du respect des normes internationales du travail, de la promotion des solutions et bonnes pratiques pour des chaînes d’approvisionnement responsables, sûres et saines ainsi que de politique industrielle au service de la compétitivité à Madagascar. [caption id="attachment_138236" align="alignleft" width="681"] Marcelle Ayo, représentante résidente de la Société financière internationale.[/caption]

Elles ont dit

« Lors du Forum national des investissements pour l’émergence de Madagascar qui a eu lieu à la fin du mois d’octobre 2022, le Président malgache a réaffirmé la volonté de l’Etat à assurer un climat d’affaires favorable pour les opérateurs et les investisseurs[…] Dans la suite logique de cette volonté de l’Etat et pour la promotion des investissements, les principaux acteurs vont se réunir pendant deux jours[…] afin d’aborder les opportunités et les défis pour les chaînes d’approvisionnement malagasy du point de vue des enjeux de travail décent et de gouvernance sociale et environnementale», a déclaré la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Fonction publique et des Lois sociales de Madagascar, Gisèle Ranampy. Pour l’Union Européenne, comme l’a annoncé  l’Ambassadrice de l’UE, Isabelle Delattre, «il est important d’impliquer les entreprises dans le recensement, la prévention, l’arrêt ou l’atténuation des incidences négatives de leurs activités sur les droits de l’homme […] et sur l’environnement. Ainsi, différentes mesures règlementaires – en particulier la directive sur la due diligence de février 2022 et la directive sur le travail forcé de septembre dernier - sont prises au niveau européen pour éliminer du marché de l’UE tous les produits issus du travail forcé, quel que soit l’endroit où ils ont été fabriqués». L’Union Européenne s’attaque ainsi de manière proactive aux violations du travail décent, y compris le travail forcé, dans les multiples enceintes internationales, telles que l’Organisation internationale du Travail (OIT). « Le forum aborde le sujet de la croissance centrée sur l’humain. Dans ce sens, il me semble important de rappeler que l’intérêt pour les entreprises, comme pour les travailleurs et les travailleuses, est indéniable. De bonnes conditions de travail et le respect des droits des hommes et des femmes, y compris l’accès à un environnement de travail sûr et sain, sont un investissement payant pour la performance des entreprises, pas un coût supplémentaire. […] Je voudrais ainsi inviter toutes les entités présentes durant ces deux jours, à Antananarivo et en ligne, à participer activement aux échanges et débats car vos contributions sont précieuses et aideront à identifier les pistes d’interventions qui renforceront la promotion de la justice sociale et du travail décent pour des chaînes d’approvisionnement plus compétitives et inclusives à Madagascar», a déclaré Vera Perdigao-Paquête, directrice département de la gouvernance et du tripartisme, OIT Genève. Pour sa part Marcelle Ayo, représentante résidente de la Société financière internationale, «rejoindre le Better work permettra à Madagascar de consolider sa place déjà acquise dans le textile et l’habillement. Au moment où l’Ethiopie connaît des difficultés. Les bonnes conditions de travail assurent la rentabilité des entreprises. Better work a eu l’adhésion de 60 grandes marques de vêtements, de 1700 usines pour 3 millions d’emplois». Quant à Noro Andriamamonjiarison, parlant au nom du Groupement des entreprises de Madagascar, GEM, elle a focalisé son intervention sur le partage des responsabilités. «Entre les donneurs d’ordre qui réduisent de plus en plus les délais de livraison, générant des tensions chez les travailleurs. L’État devant améliorer le climat des affaires et les Partenaires techniques et financiers sollicités à soutenir ces ambitions. Le GEM ne faillira pas à ses obligations patronales», a-t-elle mentionné. À l’issue du Forum, il est attendu que toutes les parties prenantes s’engagent fortement pour faire avancer la justice sociale et l’industrialisation durable de Madagascar, en s’appuyant sur le mandat normatif et l’assistance technique de l’OIT dans les secteurs prioritaires et les chaînes d’approvisionnement du pays.
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