Enseignement supérieur - Le SECES abandonne les heures complémentaires


Le SECES Antananarivo n’assurerait plus que les obligations de service, à partir de l’année universitaire prochaine. Il encourage l’État à faire un recrutement massif. L’avenir des jeunes, en sacrifice. L’enseigne­- ment à l’université d’Antananarivo risque de se dégrader, à partir de l’année universitaire, suivante. Le syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l’enseignement supérieur (SECES) section Antananarivo abandonnera les heures complémentaires à partir de la rentrée universitaire, prochaine. « Étant donné que l’État a de la difficulté à payer les heures complémentaires des enseignants-chercheurs et des chercheurs-enseignants, presque chaque année, nous décidons de ne faire que les obligations de service », déclare le bureau du SECES, section Antananarivo à l’issue de leur réunion, jeudi. « L’impact de cette décision sera très grave », annonce un professeur. « Un universitaire a l’obligation de dispenser deux cents heures par an. Beaucoup dispensent jusqu’à plus de mille heures, à cause du manque d’enseignants », indique le Dr Faliarivony Randriamialinoro, président du SECES national. Plusieurs vacataires ont déjà abandonné, suite au non paiement des heures complémentaires. « À la Mention Mathématiques de l’École normale supérieure (ENS), entre autres, trois vacataires ont abandonné. Cela fait, quand même, quatre ans que les indemnités des heures complémentaires n’ont pas été payées », rajoute ce président du SECES national. Recrutement massif Les universités font déjà face à un manque crucial d’enseignants. La limitation des horaires des enseignants permanents ne sera pas sans conséquences. Beaucoup risquent d’être privés d’enseignants. Des étudiants, niveau licence et master de la mention Économie, par exemple, ne sont pas encadrés, avec l’insuffisance des enseignants. Comment faire, alors, pour combler, ces centaines d’heures? Le SECES propose un recrutement massif. « Il appartiendra à l’État de faire un recrutement d’enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants pour combler le gap », soutient le bureau du SECES Antana­narivo. Le SECES national estime à trois mille les besoins en enseignants, dans tout Madagascar, avec l’ouverture des universités à Itasy, à Vakinankaratra et à Analan­jirofo. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’a eu que cent postes budgétaires, pour le compte de l’année 2021. Obtiendra-t-il plus, aux prochaines années ? L’État doit choisir entre payer les heures complémentaires des enseignants et faire un recrutement massif. L’État doit penser, surtout, aux jeunes, dont l’avenir du pays dépend.
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