Littérature - Mohamed Mbougar Sarr présente « Terre ceinte »


Lauréat du « Prix du Roman Métis des lycéens 2015 », le jeune auteur sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est de passage à Madagascar pour échanger avec les lycéens malgaches. Une ode à l'optimisme, à l'unité et à la fraternité, le tout contrasté de deuil et de violence. Le roman « Terre ceinte» de Mohamed Mbougar Sarr s'affirme comme la découverte littéraire africaine et de l'océan Indien, depuis décembre 2015. Primé dans le cadre du fameux « Prix du Roman Métis des lycéens 2015 », le jeune auteur âgé de 26 ans, entame depuis le début du mois, une tournée à la rencontre de lycéens férus de littérature de La Réunion et Madagascar. Grâce à l'Institut français de Madagascar (IFM), c'est aux lycéens malgaches que revient l'honneur de l'accueillir aujourd’hui et demain. Un auteur exceptionnel pour un roman particulier. Mohamed Mbougar Sarr y relate des faits d'actualité à travers lesquels les caractères typiques aux jeunes et leur engagement au sein de la société, sont remis en question. « Terre ceinte » édité par Présence Africaine raconte les péripéties d'un groupe de résistants dans une ville fictive, Kalep, contrôlée par le pouvoir brutal des islamistes. Face à la puissance destructrice de ces derniers, les résistants tentent de s’opposer à ce nouvel ordre du monde en publiant un journal clandestin, leur seule arme pour prôner les vraies valeurs auxquelles ils croient. Fictif, mais factuel Œuvre contrastée et nuancée qui fascine  un public mature , « Terre ceinte» convie les lecteurs à se remettre en question face à la tyrannie et au terrorisme. C'est avec une révolte provoquée par l'exécution de deux jeunes, ayant entretenu une relation amoureuse, que Mohamed Mbougar Sarr transporte les lecteurs dans son univers. L'écrivain sénégalais interpelle et sensibilise le lecteur en mettant en avant divers paradoxes, notamment, entre le courage et la lâcheté, l'héroïsme et la peur, mais aussi la prise de responsabilité de la jeunesse. « En tant qu'auteur et littéraire, on a tort de cloisonner les jeunes dans un genre ou une thématique particulière. Ils sont de plus en plus nombreux à prendre conscience vis-à-vis de l'actualité et il importe de les accompagner dans leur compréhension de ces faits », confie l'auteur en évoquant sa fierté quant à l'attention que les lycéens portent à son roman. Par le biais du « Prix du Roman Métis des Lycéens », deux élèves de chaque lycée des îles devaient voter et se concerter pour primer l'œuvre la plus méritante. Sur quatre romans, c'est donc « Terre ceinte » qui s'est démarqué du lot pour avoir marqué ses jeunes lecteurs. Parmi eux, deux lycéens malgaches ont fait basculer les votes en sa faveur, et l'auteur en est reconnaissant. « Il importe pour moi de retranscrire dans mes écrits ces sentiments de peur, de résistance et de survie qui inspirent la jeunesse. Je suis donc fier de les partager avec ces lycéens à travers ces rencontres », confie l'auteur. Par rapport au titre de son œuvre, Mohamed Mbougar Sarr de souligner « J'ai choisi le titre ceinte et non sainte pour parler d'une terre qu'on a essayée d'enfermer au lieu d'ouvrir ». Représentant une jeune génération d'auteurs engagés, on continuera à entendre parler de cet écrivain. Andry Patrick Rakotondrazaka
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