Septembre noir


Un incendie de plus, un incendie de trop. La série noire continue. Le mois de septembre a été marqué par le plus grand nombre d’interventions des sapeurs-pompiers à Antananarivo et ailleurs. Rien de cette semaine, des incendies ont été signalés à Anjomakely, Manjakandriana, Ankatso, Mangarano, Tsiroanomandidy... Le feu violent qui a détruit un magasin de stockage hier à Ambalavao Isotry n’est certainement pas le dernier. Les incendies sont presque une fatalité dans un pays, dans une ville où on construit sans permis et sans aucune norme de sécurité. Les maisons sont accolées les unes aux autres sans aucun espace pare-feu, sans issue sécurité, pour la majorité construites avec des matières très inflammables. Les constructions illicites compliquent la situation et mettent en péril celles qui s’évertuent à respecter les règles. Les habitants, produits d’un exode rural irrépressible, n’ont aucune notion de la sécurité, des interdictions de la vie urbaine, de la prudence et dorment en pensant que le cierge aussi est victime de délestage. La plupart des incendies ont lieu dans des quartiers défavorisés, la bougie et le feu de charbon sont souvent la cause d’une tragédie. Les incendies sont de plus en plus ravageurs et fréquents. Ils le seront davantage avec une population jouant à chaque instant avec le feu. C’est le cas de le dire quand on sait que les plus grands risques se trouvent dans les quartiers où toutes les constructions sont en bois. Et la tâche des braves sapeurspompiers se complique quand les bouches d’incendie ne sont plus qu’un précieux souvenir de la première République. Certains faits montrent qu’une brigade de sapeurs-pompiers doit exister au niveau des districts. Cela doit être désormais une priorité et une exigence dans le programme de développement de chaque commune. À Foulpointe par exemple, site touristique par excellence, les multiples incendies qui ont ravagé une partie de la ville n’ont pas suffi pour convaincre les autorités de lui doter une brigade de sapeurs-pompiers. Comme le développement d’une ville s’est fait d’elle-même boosté par des intérêts économiques à l’image d’Ilakaka, aucune structure de sécurité ou de confort n’existe. On ne le répétera jamais assez, là où il y a agglutination d’un nombre important d’habitants, les risques d’incendie sont énormes et la présence d’une équipe de sapeurs-pompiers est indispensable au même titre qu’une école, un hôpital, une banque ou un poste de police. Hélas, il semble que les pompiers soient considérés comme accessoires à l’instar des parkings où des toilettes qu’on oublie la plupart du temps dans toutes les constructions d’envergure. Il faut absolument munir toute bourgade d’une certaine importance d’un feu de stop.
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