Usine alimentaire - La fin de la malnutrition dans le Sud


L’arrivée prochaine du matériel pour l’installation d’une usine alimentaire dans le Sud a été communiquée en conseil des ministres, mercredi. Un projet présenté comme une solution à la malnutrition chronique. Une solution péren­ne. C’est ainsi que Andry Rajoe­lina, président de la République, présente le projet de construction d’une usine alimentaire dans le Sud du pays, dans le cadre de la lutte contre la malnutrition chronique. A la lecture du rapport du conseil des ministres de mercredi, la concrétisation de cette solution durable contre l’insuffisance alimentaire devrait être pour bientôt. Il a été communiqué durant la réunion hebdomadaire de l’Exécutif que le matériel nécessaire pour l’installation de l’usine alimentaire « arrivera dans quelques semaines ». Dans cette optique, le Chef de l’Etat a même adressé une lettre au gouvernement. Il lui recommande d’être un facilitateur dans la réalisation de ce « projet quantifiable et ayant un impact direct sur la vie de la population ». L’usine alimentaire qui sera installée dans le Sud, découle d’un accord entre l’Etat et le groupe Nutriset, par le truchement de la fondation Mérieux. L’objet de l’accord, à la lecture de la lettre présidentielle adressée au gouvernement, est que l’usine produira de l’aliment nutritif, principalement destiné aux enfants. Le groupe Nutriset, avec la fondation Mérieux se chargera, également, de la distribution de ce qui devrait être des compléments alimentaires aux centres spécialisés dans la santé mère et enfant, du pays. La genèse du projet d’usine alimentaire, remonte à une rencontre bilatérale en marge de la 6e conférence pour la reconstitution du Fonds mondiale de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme à Lyon, en octobre 2019. Une réunion de travail entre le président Rajoelina et une délégation conduite par Alain Mérieux, le président de la fondation éponyme, s’est tenue ensuite, au palais d’Etat d’Ambohi­tsorohitra, en janvier, pour sa concrétisation. Développement structurel Le projet porté par le Chef de l’Etat vise, visiblement, dans un premier temps à riposter à la malnutrition chronique dans le Sud. L’accord sur l’installation de l’usine prévoirait, par ailleurs, de fournir de l’emploi à la population locale. Bien que les projets d’aides internationales y foisonnent, l’insécurité alimentaire semble y être « un éternel problème ». Des acteurs humanitaires concèdent qu’une des raisons du marasme dans le Sud est que les actions qui y sont menées sont « principalement à court terme ». Bien que nécessaire dans l’urgence, l’assistanat et la distribution d’aliments ne suffisent pas à solutionner durablement le problème humanitaire dans cette partie du pays. Dans une interview faite dans le cadre d’un dossier sur l’insécurité alimentaire dans le Sud, publié le 22 août, Cédric Charpentier, directeur adjoint du Program­me alimentaire mondial (PAM), à Madagascar, parle de la nécessité d’un projet sur le long terme. « Les distributions alimentaires doivent diminuer, on doit trouver d’autres solutions, des solutions durables, qui aident les gens à avoir une vie saine et économiquement viable », a déclaré Cédric Charpentier. Il soutient qu’il faut des projets de développement qui s’attaquent « aux causes structurelles », du problème dans le Sud. Divers paramètres comme la pauvreté ou le manque d’infrastructures font, en effet, que la population se trouve systématiquement dans l’impossibilité de faire face à un choc comme sécheresse. Dans le dossier publié en août, des responsables locaux ont mis l’accent sur la nécessité d’avoir des infrastructures d’adduction d’eau. Cela est autant nécessaire à la vie quotidienne de l’hom­me, mais aussi, crucial pour l’élevage et l’agriculture. Ce qui serait, effectivement, une solution durable à l’insuffisance alimentaire, également. Au lendemain de sa prestation de serment, le premier déplacement présidentiel de Andry Rajoelina a pourtant, été dans le « deep South ». Une manière de démontrer que le développement de cette partie du pays lui tient à cœur. A Beloha Androy, le 30 janvier 2019, il annoncé la construction de 225 km de pipeline pour permettre à quatre-vingt-six mille personnes d’avoir accès à l’eau. Pourtant, cette année encore, le grand Sud est en proie au danger de l’insécurité alimentaire.
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