Giuliano Robin Ranaivoson - « Les clients recherchent la particularité après la pandémie »


crochet ventouse Les demandes touristiques afflueront après le Coronavirus, envisagé pour 2021. Giuliano Robin Ranaivoson, directeur de l’hôtel Moringa de Toliara a accepté de discuter de la relance du secteur de l’hôtellerie. Pourquoi appelle-t-on l’hôtel Moringa un hôtel solidaire ? C’est un hôtel responsable et solidaire plus précisément. Créé en 2013 par le groupe Le Relais Madagascar, qui est une entreprise à but socio-économique, Moringa reflète cet esprit d’objectif socio-économique. L’esprit est de mettre le social en avant de l’économie. Un hôtel solidaire car il diffère ainsi dans sa manière de gérer l’équipe. Quelle est cette différence ? L’équipe est composée de personnes dites « exclues de la société ». Le recrutement identifie ceux qui n’ont pas de diplôme ni de parcours professionnel étincelant. Le personnel a été formé et accompagné par l’hôtel et au sein même de l’hôtel. Nous leur faisons passer aussi d’autres formations ailleurs. L’objectif est de faire une pépinière de métiers dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration. Tout le personnel est sur le même pied d’égalité car nous sommes tous propriétaires de l’hôtel. Le seul patron est le projet d’entreprise. Quels sont alors les acquis notables de cette pépinière depuis 2013 ? L’esprit Le Relais consiste à former et à laisser ces jeunes et moins jeunes voler ensuite de leurs propres ailes. 150 emplois ont été créés depuis. Il y en a entre autres des réceptionnistes formés chez Moringa qui rejoignent le secteur bancaire. Les uns ont préféré ouvrir une petite entreprise, d’autres sont retournés sur les bancs de l’école. Tout dépend du potentiel de chacun après la réinsertion. Quelle est la situation de Moringa depuis la pandémie ? Comme pour tous les hôtels, c’est un coup dur. Tout a été annulé pour cette année. Il fut un temps où nous avions en partie survécu par le biais de notre snack. Mais les mesures restrictives du confinement ont été catastrophiques pendant quelques semaines. L’hôtel Moringa n’a jamais fermé ses portes, même pas une journée malgré l’inexistence de clients. Il n’y a pas eu de chômage technique. Etant un groupe qui pourvoit de l’emploi, nous voulons rester un modèle en en préservant. Qu’entreprendra votre établissement pour la relance après-covid ? L’esprit solidaire et responsable restera. Nous continuerons dans ce sens. Il y a eu des demandes de tarif et pas encore de réservations. L’année prochaine est plus sûre. L’hôtel est connu pour sa particularité dans le durable et les clients continueront à rechercher cette particularité après ces mauvais jours du coronavirus. Quelle est ou quelles sont la ou les particularité(s) ? Nos clients ont témoigné que s’ils devaient dépenser dans du voyage, ils préfèreraient dépenser dans un hôtel respectueux de l’environnement. Une préférence justifiée après cette pandémie. Nous utilisons des chauffe-eau solaires, des produits de toilette biologiques, des produits d’entretien peu agressifs comme du vinaigre au lieu de carbonate de soude, et tout l’hôtel est éclairé aux LEDs. L’espace vert n’est point négligé. Par rapport aux établissements concurrents, notamment balnéaires, Moringa a-t-il sa place ? L’hôtel propose des opportunités à tout le monde. Clients étrangers comme clients résidents. Nous enregistrons un taux d’occupation de 70% en haute saison. 20% de notre clientèle sont des touristes étrangers à cette même saison, le reste sont des résidents. Il faut savoir qu’il y a des clients qui préfèrent les circuits, d'autres qui aiment la plage, d'autres encore sont en mission. Toliara reste une plaque tournante de passage ou de séjour pour ces types de clientièle. Les établissements balnéaires sont peu ouverts en basse saison mais le nôtre reste ouvert toute l’année.
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