Sécurité - Le déploiement des généraux envisagé


Le nombre des généraux serait en passe de dépasser celui des districts. Ils pourraient être appelés à contribuer directement dans la lutte contre l’insécurité dans ces localités. Un par district. L’idée a été soulevée par le général Béni Xavier Rasolofonirina, ministre de la Défense nationale, hier. Durant son discours à la cérémonie de remise de galons aux généraux nouvellement nommés, à Ampahibe, le membre du gouvernement a soulevé l’éventualité qu’à un officier général soit attribué le coaching d’un district. Ceci dans le but de renforcer la lutte contre l’insécurité. « J’avoue que c’est une idée qui m’est venue sur le coup. Seulement, nous savons tous que les actes de banditisme perpétrés par les dahalo est un des freins au développement du pays », indique le ministre de la Défense nationale, en marge de l’événement d’hier. À entendre le général Rasolofonirina, toutefois, bien que l’idée lui ait été venue spontanément, sa mise en œuvre serait à étudier. « La faisabilité de l’idée d’avoir un général coach pour chaque district sera étudiée avec le secrétaire d’État chargé de la gendarmerie nationale », le numéro un des Forces de défense et de sécurité (FDS). Il s’agirait alors, de mettre à profit, au niveau local, la compétence et l’expérience des officiers généraux dans la lutte contre l’insécurité. « L’augmentation des galons implique plus de responsabilité, de prise de responsabilité et de savoir-faire », ajoute le général Rasolofonirina. Cette mise à contribution des généraux dans la lutte contre l’insécurité au niveau local serait, par ailleurs, une manière de taire les détracteurs quant au nombre pléthorique des étoilés dans les FDS. Sureffectif À s’en tenir à l’allocution du ministre de la Défense nationale, leur nombre dépasserait celui des cent-dix-neuf districts. Ils sont soixante-cinq à avoir été décorés de leurs nouvelles étoiles, hier, à Ampahibe. Comme le concède le ministre Rasolofonirina, pour bon nombre d’observateurs nationaux et internationaux, le nombre d’officiers supérieurs, mais surtout, de généraux dans le pays est excessif. Un surnombre vis-à-vis de l’effectif des troupes. Plus de cent-dix-neuf officiers généraux est, de prime abord, largement plus que suffisant lorsque l’effectif dans les rangs ne se compte qu’en dizaine de millier. Le pays, d’autant plus, ne connaît pas de conflit armé qui l’oppose à d’autres nations. Le renversement de la pyramide inversée, ou du moins équilibrer le nombre des éléments de troupe et celui des officiers supérieurs et généraux est, justement, l’un des objectifs de la Réforme du secteur sécurité (RSS). Réduire le nombre pléthorique des gradés, serait une manière d’attribuer à chacun d’entre eux une occupation militaire. Sous la houlette, notamment, de l’Union africaine, il s’agirait d’éviter que les officiers supérieurs et généraux, sans attributions ne cèdent aux sirènes de la politique. La crainte est surtout, qu’ils ne deviennent des acteurs de crises politiques. Les critiques fusent, par ailleurs, puisque le nombre pléthorique des étoilés n’a, vraisemblablement, aucun effet sur l’insécurité qui se ressent d’une manière de plus en plus délétère par les citoyens autant en zone urbaine que rurale. « Nous allons démontrer à ceux qui affirment que le nombre de hauts gradés ne sert pas à grand-chose, qu’ils ont tort», soutient le général Rasolofonirina.  
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