Antananarivo - Un taux de réussite famélique au CEPE


Antananarivo-ville affiche le pire résultat de l’histoire de l’examen du CEPE avec un taux de réussite de 58,71%. Le niveau des élèves est très bas alors que l’épreuve a été revue. La sortie de la liste des admis au CEPE était amère pour Antananarivo. Du désespoir, accompagné parfois de larmes, se lisaient sur le visage de plusieurs candidats et même de quelques parents, accompagnant leurs enfants pour voir les résultats de cet examen. « Mon enfant espérait tellement obtenir ce premier diplôme d’État. D’ailleurs, il n’était pas si mauvais que ça à l’école. Mais il a échoué », soupire Nadia Razafindra­fara, une mère de famille ayant cherché péniblement le nom de son fils avec une lampe dans la liste. C’était, hier, au centre d’examen à Antananimbarinandriana, en début de soirée et quelques minutes après l’affichage des résultats. Le taux de réussite de seulement 58,71% pour la circonscription scolaire (Cisco) Antananarivo-ville, confirmé par le directeur général de l’Éducation fondamentale et de l’alphabétisation (Dgefa), le Dr Todisoa Andriamapandry, l’explique. Une baisse de presque 20% par rapport aux précédentes années scolaires, où des taux de réussite de 85% ou encore de 75% ont été enregistrés. « On tient à faire de nos diplômés des personnes très qualifiées et très brillantes. On a ainsi élaboré des sujets nécessitant une grande réflexion, ce qui a donné ce résultat», a soutenu ce responsable. Problème Antananarivo-ville n’est pas la seule Cisco à avoir de mauvais résultats dans l’ex-province d’Antananarivo. En général, le taux de réussite a diminué. Pour la Cisco d’Avaradrano, le taux de réussite est de 58,66%, au lieu de 77% l’an dernier. À Soavinan­driana, le résultat a diminué jusqu’à 46,69%. Dans d’au­tres Cisco des cinq autres ex-provinces, par contre, certains ont affiché une hausse des résultats. Comme à Benenitra où il est de 72,78%, si en 2015, il était de 66%, car les sujets d’examen ont été différents pour chaque province. Cependant, à Ivohibe et à Mahajanga II, les résultats ont baissé. Cette réforme des sujets d’examen a ainsi dévoilé le faible niveau des élèves, dont les origines sont diverses. À savoir, le recrutement d'enseignants Fram sans qualification (payés par les parents d’élèves), devenant le principal moteur de l’éducation dans les écoles publiques, le manque de matériel et d’outils pédagogiques. Ces résultats devraient toutefois s’améliorer d’ici l’année prochaine. « On a évalué la capacité de chaque candidat sur chaque matière, en cette session. Le français et le problème ont été les moins maîtrisés. Ceci nous servira d’outil pour améliorer les failles pour l’année scolaire à venir », ambitionne le Dr Todisoa Andria­mampandry. Miangaly Ralitera
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