Andrefan'Ambohijanahary - Départ du Président Rajaonarimampianina vivement crié


Des entités et des personnalités politiques se sont regroupées au sein d’un mouvement dénommé « Mitsangana ry Malagasy ». Elles réclament le départ du Chef de l’État. MialÀialahy. De traduction libre, « dégage » a été le cri de ralliement samedi, des membres du mouvement qui se baptise « Mitsangana ry Malagasy », simplement traduit en Malgaches levez-vous, à Andrefan’Am­bohijanahary. A l’écoute des discours successifs, l’objectif du mouvement « Mitsangana ry Malagasy », est  de « démettre » Hery Rajaonarimampianina, président de la République, et ses acolytes du pouvoir. S’opposer à la mauvaise gouvernance, la velléité du pouvoir à taire les libertés individuelles, sa « dictature », ou encore « la vente des terres aux étrangers » et les divers expropriations, sont les leitmotivs annoncés samedi. Seize partis politiques dont les quatre entités membres de l’ARMADA et des personnalités politiques comme Omer Beriziky, ancien Premier ministre, ou encore le député Houssen Abdallah, ont signé une déclaration faite chez Sylvain Rabetsaroana, chef de file du FDP. D’anciens ministres de la Transition comme Christine Razanamahasoa, Augustin Andriamananoro, Hajo Andrianainarivelo, Alain Andriamiseza, Joseph Yolland et Hery Raharisaina, ou encore d’anciens candidats à la présidentielle à l’instar de Vahömbey et des nouveaux de la scène politique tel que l’APM conduit par Alban Rakotoarisoa, sont également de la partie. Réitération « Un point nous rassemble tous ici. Il s’agit de la suite à notre demande pour la démission du Président. Aussi, réitérons-nous notre demande à Hery Rajaonarimampianina, président de la République de quitter le pouvoir », soutient Alban Rakotoarisoa. Si certains parlent de « démission » du locataire d’Iavoloha, d’autres n’ont pas hésité à appeler à l’insurrection populaire. Quoi qu’il en soit, l’objectif, samedi est de rallier la population à leur cause. Et les meneurs du mouvement « Mitsangana ry Malagasy » semblent trouver, dans la conjoncture actuelle, une ouverture pour tenter un « coup ». Les points noirs de la gouvernance des dirigeants actuels ont alors été exhibés à Andrefan’Ambohijanahary. Les observateurs voient dans la situation présente et en l’attitude du Chef de l’État des similitudes avec le contexte qui a précédé la révo­lution Orange. La démarche et les arguments d’An­dre­fan’Am­bohijanahary rappellent, effectivement, les leitmotivs et la cérémonie d’intronisation d’un certain Andry Rajoelina, ancien président de la Transition, au début de la révolution Orange. La sortie de samedi intervient, du reste, dans un contexte d’inflation où la hausse des tarifs du carburant, de l’électricité et, dans quelques jours, du ticket du transport en commun fait jaser. Pour sa défense, le locataire d’Iavoloha martèle qu’il jette les bases de projets structurants et durables, et a passé ses premiers temps à la présidence à reconquérir la confiance internationale. Certes, mais cela au détriment des urgences pour les ménages mis à mal par la crise et qui tendent à aller de mal en pis. Omer Beriziky a justement souligné, à Andrefan’Ambohijanahary, le fait que les actions étatiques ne se ressentent pas sur le quotidien de la population. Il y a, aussi, le code de la communication médiatique qui entraîne des débats passionnés chez l’opinion, et l’opposition, à un projet d’exploitation minier à Soamahamanina, qui voit même une prise de position affirmée de certains ténors de l’Église catholique. « Les richesses de ce pays sont spoliées pour satisfaire des intérêts personnels et ceux d’un parti. En plus de cela, ils veulent maintenant museler la population. Aussi, sommes nous ici pour appeler tous les Malgaches à se dresser », a harangué l’ancien Premier ministre. Tout avis contraire à celui du pouvoir est, systématiquement, qualifié « d’acte de déstabilisation ». Les tenants du pouvoir semblent avoir été entendus et leurs détracteurs semblent se radicaliser. La majorité des anciens de la révolution de 2009 et de la période transitoire à Andrefan’Ambohijanahary ne fait toutefois pas l’unanimité. D’autant plus que ce sont leurs anciens camarades qui sont au pouvoir. Certains semblent se complaire à fortifier les excès, la mauvaise gouvernance, ou encore, la corruption héritée de la Transition. Comme l’indique une publication sur les réseaux sociaux : « Avec les mêmes têtes, il ne faut pas s’attendre à des visions et des idées nouvelles ». Garry Fabrice Ranaivoson
Plus récente Plus ancienne