Résilience - L’artisanat cisèle de nouvelles ambitions


La célébration de la Journée mondiale de l’artisanat bat son plein au parking du Carlton à Anosy par une vente-exposition des plus intéressantes. Déjà un succès d’estime. Pour la vente-exposition marquant la Journée mondiale de l’artisanat. Par le nombre des participants, pas moins de deux cents, venus des vingt trois régions du pays, répartis dans quatre vingt stands. Et lors de l’inauguration de cette manifestation d’une portée économique indéniable, avant-hier au parking du Carlton à Anosy, Sophie Ratsiraka, ministre de l’Artisanat et des métiers, MAM, n’ont pas tari d’éloges envers ses protégés. «Votre présence témoigne de votre volonté d’aller de l’avant et atteste la dynamique positive qui anime désormais votre si noble vocation, un peu délaissée depuis des années. L’artisanat devrait prendre la place qui est la sienne. Celle d’un levier pour le développement économique et social, à la fois un outil de choix pour la lutte contre la pauvreté » tenait à marteler Sophie Ratsiraka. Avant d’affirmer dans la foulée la disponibilité de son ministère à soutenir et à encadrer les artisans dans la mesure du possible. De ce côté, beaucoup d’efforts ont été consentis. « Nous avons mis en avant la légalisation des artisans par la distribution des cartes professionnelles. Cette entrée dans le cercle et le giron du secteur formel permettra de jouir du paiement des taxes sous forme d’impôts synthétiques, une participation symbolique aux obligations fiscales, l’accès aux crédits avec des taux d’intérêt concessionnels et un moratoire de six mois, une pension de retraite, un privilège qui n’a jamais accordé auparavant » rappelle Sophie Ratsiraka, ayant pu convaincre des partenaires financiers et sociaux dans ces mutations profondes. Savoir-faire Selon ses explications « au regard du Code de l’artisanat malgache, les activités reconnues comme telles regroupent 157 métiers pour 14 filières. Comment peut-on construire une maison sans les briquetiers, les menuisiers, les plombiers, les jardiniers, les électriciens ? Sans les bouchers, les pâtissiers, les commis dans les cuisines, il est difficile de satisfaire les papilles exigeantes. Et les incontournables mécaniciens. C’est pour vous dire l’importance de ces professions dans la vie de tous les jours ». Elle a résumé les axes stratégiques de son département en quelques points. « Favoriser l’importance de la formation et de l’apprentissage pour avoir de la main-d’œuvre qualifiée de qualité pour l’artisanat, inciter et promouvoir les créations et les créateurs, des spécificités propres à l’artisanat, chercher des débouchés partout où cela existe, et nous allons montrer durant cette célébration que le savoir-faire est un bien précieux ». Ces écrins étincelants n’occultent pas des tableaux plutôt sombres des matières premières. Sophie Ratsiraka cite l’exemple du raphia. « La production malgache couvre 75% des besoins du marché mondial. Cela rapporte des devises pour l’économie. Nous savons aussi que ce sont des Malgaches eux-mêmes qui les exportent ailleurs privant les artisans locaux de ce dont ils ont besoin. Nous avons demandé aux autres entités ministérielles de limiter ces envois. Tout en sensibilisant sur la nécessité de préserver l’environnement. Nous avons pu planter dix mille pieds de raphia à Mahajanga à titre d’illustration ». Ces épreuves sont à surmonter. Un exposant dénommé Joseph, originaire d’Ambositra, un orfèvre du bois sculpté, ayant décoré le palais d’Iavoloha, est devenu un agriculteur, faute de massif à travailler. Il expose ses stocks durant des événements spéciaux comme celui qui se tiennent à Anosy. Il peut aussi que l’augmentation du budget du MAM résolve bien des tracas. Hery Rasoamaromaka, gouverneur d’Analamanga l’a publiquement demandé aux députés présents. Une sollicitation très applaudie.
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