Commission électorale - Indécision sur le favori de l’Assemblée nationale


La majorité a bousculé l’ordre du jour de la Chambre basse. Elle a décidé l’ajournement de l’élection du représentant de l’institution à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Plus de temps pour cogiter. En substance, tel est l’argument soulevé par le député Paul Bert Velontsara, président du groupe parlementaire « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRD), pour requérir l’ajournement de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, d’hier. La raison serait que, « la majorité », n’est pas parvenue à s’accorder sur la personne à élire pour siéger au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Toujours hébergée au Centre de conférence internationale (CCI), Ivato, la Chambre basse devait élire son « représentant », à la CENI, hier. D’entrée, cependant, l’élu de Port-Bergé, parlant au nom de « la majorité », a requis que le vote soit reporté. Il y a eu, de prime abord, un accord préalable avec le Groupe parlementaire républicain (GPR), qui regroupe les indépendants. Le député Neypatraiky Rakotoma­monjy, président du GPR a, en effet, immédiatement, bétonné la demande de son homologue de l’IRD. « (…) ce n’est pas parce que le lobbying et les calculs n’ont pas été concluants, qu’il n’y a pas eu d’entente qu’il fallait reporter le vote », s’insurge le député Rodin Rakoto­manjato, face à la presse. « Pareil agissement est la porte ouverte à la corruption. Certains veulent faire élire quelqu’un (…) », ajoute l’élu d’Arivo­nimamo. Le scénario joué durant la séance plénière d’hier, se chuchotait en coulisse. Le temps de boucler les tractations, l’élection qui devait démarrer à 10 heures, a eu deux heures et demie de retard, pour finalement être ajournée. Les onze candidats pour être les favoris de l’Assemblée nationale et devraient siéger à la CENI, ont dû s’éclipser après avoir été des figurants dans la scène servie par l’IRD et le GPR. Les discussions de couloir confirment les propos du député d’Arivonimamo. Candidature ouverte Rien ne filtre, toutefois, sur le nom de celui que « la majorité », souhaite voir siéger à la CENI. Des indiscrétions confient que les Oranges ne seraient pas du tout parvenus à s’accorder sur la personne à élire. D’autres soutiennent que « le poulain de certains n’a pas été retenu dans la liste des candidats », sans plus de précision. Quinze dossiers de candidature ont été reçus à la Chambre basse. Onze candidats ont, cependant, été retenus. La loi sur la CENI fixe les critères d’éligibilité au sein de sa formation permanente. « Tout le monde peut parler sur le motif du report. Au final, c’est le choix de la majorité qui prime. Le report à été décidé à l’issue d’un vote à main levée », réagit, du reste, Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale. En réponse aux journalistes, elle ajoute, toutefois, « le dépôt des dossiers de candidature reste ouvert jusqu’au jour de l’élection ». Le manque de temps pour bien connaître les candidats est, pourtant, l’un des arguments soulevés, hier. Des observateurs s’interrogent sur les raisons qui amènent « la majorité », à s’attarder sur l’élection du « représentant », de la Chambre basse à la CENI. Ceci, d’autant plus que, le mandat de la composition actuelle de la Commission arrive à terme dans près d’un an, et est non renouvelable. Sauf changement, il n’y a pas non plus, d’élection majeure en vue d’ici là. Un siège de vice-président de la CENI est vacant, depuis la démission de Thierry Rakotonarivo, en mars. Élu par l’Assemblée nationale, l’administrateur civil s’est retiré du jeu électoral à cause d’une polémique suite à la révélation de l’existence d’un million de cartes d’identité nationale ayant des titulaires différents, mais avec des numéros similaires. L’élection de son remplaçant devrait se faire avant la fin de cette session ordinaire. Le temps pour « la majorité », de s’accorder sur son favori. Onze candidats pour un siège Ci après, la liste des onze candidats à être élus par l’Assemblée nationale, pour siéger au sein de la formation permanente de la CENI : 1- Robert Charly Randriamalala, expert électoral 2- Ndrina Mamy Ralaiariliva, administrateur civil 3- Roger Rakotonandrasana, magistrat 4- Laza Rabary Razafimamonjy, administrateur civil 5- Andrianaly Narcisse Benaivo, administrateur civil 6- Jean De Dieu Raveloson, administrateur civil 7- Raharijaona Alain Koera, officier supérieur de l’armée 8- Eugène Jean Larsène Andriantsivery, magistrat 9- Fidilalao Randrianavalonihaja, directeur de l’ONG ADESESEVA 10- Charly Hyacinthe Rajaonarison, administrateur civil 11- Angelo François Randriambeloson, administrateur civil
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