Insécurité alimentaire - La malnutrition frappe le Sud


La malnutrition frappe plusieurs victimes dans l’extrême Sud. Des responsables de la nutrition ont été armés de nouveaux acquis pour améliorer la prise en charge. Le Deep South est à nouveau en alerte face à la recrudescence des victimes de la malnutrition. Une hausse des cas dépistés et traités au niveau des centres de santé de base (CSB) a été constatée depuis le début de l’année, selon le rapport du responsable de la nutrition de la direction régionale de la Santé publique (DRPS) à Androy, Dr Germaine Retofa. « La situation commence à se compliquer avec l’absence de précipitations, ces derniers mois. Il y a des cas de malnutrition aigüe sévère », lance-t-elle. C’était à l’hôtel Carlton Anosy, samedi, dans le cadre de la clôture de la formation d’une armada d’experts dans la lutte contre la malnutrition aigüe, par le Dr Michaël Golden et le Dr Yvonne Grellety, des figures emblématiques dans le domaine de prise en charge de la malnutrition sur le plan international, une cause appuyée et financée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Les enquêtes menées au premier trimestre de l’année dans la région d’Androy ont indiqué que 11,50% des enfants dépistés sont affectés par ce problème d’insécurité alimentaire. L’année dernière, ce taux a été de 11,30%. « La situation d’urgence n’est pas encore déclarée, sauf si ce taux atteint les 15%. Elle ne sera maîtrisée, s’il n’y a pas de prise en charge », renchérit la source. Cent vingt mille cas À cause de cette sécheresse, c’est le district d’Ambovombe qui ravitaille en alimentation les habitants des districts de Beloha, de Tsihombe. En 2016 et en 2017, pourtant, le Sud a bénéficié de précipitations. La récolte a été plus ou moins bonne, en ces périodes, ce qui a permis l’amélioration de la situation. Les huit districts des régions d’Androy, Anosy et Sud-Ouest, à savoir Ampa­nihy, Beloha, Tsihombe, Betioky, Amboasary, Taolagnaro sont tous concernés par cette hausse des cas de malnutrition, selon la précision du Dr Mamy Hanitra Ramangakoto, responsable au sein du service de la nutrition du ministère de la Santé publique. Elke Wisch, représentante résidente de l’Unicef à Madagascar, a souligné dans son discours, samedi, que cent vingt-mille enfants malnutris aigus sévères sont enregistrés dans tout le pays, chaque année, dont quatre mille à Antananarivo. L’existence des centres de récupération nutritionnelle intensive et ambulatoire (CRENI, CRENAS et CRENAM) au niveau des hôpitaux, des CSB et des communautés, devrait être un point fort dans la prise en charge des victimes ; malheureusement, moins de 20% y ont accès. « Beaucoup s’abstiennent à aller dans les formations sanitaires », explique le Dr Mamy Hanitra Ramangakoto. Les acquis de ces experts dans la lutte contre la malnutrition aigüe, durant la formation de cinq jours, devraient améliorer la prise en charge des victimes. La promotion des centres de récupération au niveau de la communauté est déjà envisagée. Le prolongement de la durée du traitement, passant de sept à dix jours, est aussi en étude. Les six nouveaux pools de formateurs, mis en place à la suite de cette formation, vont transmettre leurs connaissances à toutes les structures de prise en charge dans leurs régions.
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