Gouvernement - Cafouillage sur le partage des sièges


Grosse pagaille autour de la composition du gouvernement Ntsay. Alors que la décision HCC impose sa présentation aujourd’hui au plus tard, la clé de répartition pose toujours problème. Confusion. À l’article 6 de sa décision du 25 mai, la Haute cour constitutionnelle (HCC) prescrit que « le Président de la République nomme les ministres sur proposition du Premier ministre, dans un délai de sept jours pour compter de la nomination du Premier ministre (…) ». Le deadline fixé par la Cour d’Ambohidahy arrive à échéance aujourd’hui. La situation semble, toutefois, encore loin de se décanter. La clé de répartition des sièges ministériels poserait toujours problème. Sur la place du 13 mai, maître Hanitra Razafimanantsoa, vice-présidente de l’Assem­blée nationale, fulmine que « les députés pour le changement » sont réticents à entrer au sein du gouvernement, puisque « le HVM [Hery vaovao ho an’i Madagasikara] sera encore majoritaire ». Une autre source au sein des « soixante-treize », fustige également le fait que « si l’on s’en tient à la clé de répartition actuelle, le HVM sera majoritaire au sein du gouvernement ». En face, dans le camp des partisans du président de la République, on chuchote que « certains partis bloquent le processus parce qu’ils ne sont pas satisfaits de la clé de répartition des ministères ». La clé de répartition aurait, pourtant, déjà été actée lors d’une réunion au sommet, le 2 juin. Une rencontre entre Hery Rajaonarimam­pianina, président de la Répu­blique, et les anciens chefs d’État Marc Ravalo­manana et Andry Rajoelina, à l’issue de laquelle la nomination de Christian Ntsay, Premier ministre, aurait également été décidée. Le parti « Tiako i Mada­gasikara » (Tim) affirme pourtant ne pas avoir été partie prenante à cette réunion. Opposition Dans son discours d’entrée à Mahazoarivo, toutefois, le nouveau chef du gouvernement a notamment « remercié le président du parti Tim [Tiako i Madagasikara] Marc Ravalomanana, pour sa disponibilité et sa volonté de participer au processus de résolution de la crise actuelle ». Une manière, probablement, de taire le démenti du Tim. Figé sur sa position, cependant, le camp Ravalo­manana menacerait d’entrer dans le gouvernement. « Nous n’avons pas été consulté depuis le début, alors nous nous taisons. De toute façon, il est possible de faire une opposition par la voie légale à l’acte de nomination du gouver­nement », réplique le député Guy Rivo Randriama­nantsoa, dans un entretien téléphonique. Le parti « Malagasy miara-mihainga » (MMM) indique avoir « déposé, vendredi, un courrier adressé au président de la HCC l’informant de l’absence d’accord politique écrit, conclu et reconnu par les forces politiques, établi par l’arrêt de la CES [Cour électorale spéciale (CES)] ». L’accord établi le 2 juin serait effectivement verbal, selon une source proche de la Primature. Une faille qui crée le cafouillage actuel. Restreint au président de la République et ses deux prédécesseurs, les autres entités politiques représentées au sein « des députés pour le changement » semblent craindre d’être lésées. Dans les débats sur la clé de répartition des sièges, la semaine dernière, le pouvoir, par ailleurs, raisonne en « majorité et opposition ». En face toutefois, les entités représentées au sein des « soixante-treize » sont en ordre dispersé, s’agissant du gouvernement. Si « la majorité » table sur l’accord, en l’absence d’acte écrit, « l’opposition » tambourine l’application stricto-sensu de la décision de la HCC. « Lorsqu’on parle de force politique, il s’agit des partis ou groupes de parti ayant des députés », souligne le député Randriamanantsoa. Exit les indépendants et le HVM formé d’indépendants à l’Assemblée nationale, si l’on s’y tient. Les indépendants du changement revendiqueraient, toutefois, un siège au sein du gouvernement. Les rangs des députés étaient clairsemés à Analakely, samedi. La plupart auraient été en réunion pour le casting des ministres à proposer. « Huit ministères pour le chef de l’État, six pour les députés pro-Président, six pour Mapar, quatre pour le Tim et deux pour le VPM-MMM », et le reste pour les indépendants et les autres entités à Tsimbazaza, serait l’esquisse de la clé de répartition. Reste ce qui en résultera de la pagaille en coulisse. Verdict ce jour.
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