Prix du carburant - Les pétroliers toujours loin du compte


Une décision unilatérale du gouvernement concernant la structure de prix des carburants semble inéluctable. Guerre des nerfs. À une vingtaine de jours de la date butoir, pétroliers et État n’ont toujours pas trouvé un terrain d’entente sur la structure du prix des carburants. Le directeur général des Hydrocarbures Hajatiana Rasolomanana a indiqué que les propositions des pétroliers sont encore loin des valeurs que le président de la République avait montré il y a quelques semaines au Palais des Sports. « Le gouvernement ne ferme pas la porte. Les rencontres se poursuivent. Il y a eu des propositions mais qu’on se le dise, celles des pétroliers ne correspondent pas toujours aux attentes du gouvernement », a déclaré Hajatiana Rasolomanana sans entrer dans les détails. Il a toutefois indiqué que les pétroliers ont consenti des efforts mais a martelé qu’ils ne répondent pas encore aux objectifs fixés avec en tête l’intérêt des consommateurs. « Ce que le Président a dit est clair. Il a dit que le prix va baisser et le prix baissera », a-t-il lancé en indiquant que le gouvernement continuera de se battre pour le peuple tout en précisant qu’il ne sera plus question de subvention. Le discours de croisade du Président Andry Rajoelina est ainsi repris par les cadres du gouvernement. Depuis la présentation des réalisations durant les cent premiers jours du régime, la tension est palpable dans le secteur pétrolier. Rassurant C’est avec une certaine appréhension que tout le monde attend la date fatidique du 1er juin où le gouvernement devra fixer une structure des prix. S’il reste encore une vingtaine de jours comme l’a rappelé le directeur général des Hydrocarbures hier, ces propos portent à croire qu’il sera difficile de trouver un consensus jusque là. Ayant hérité du mauvais rôle, du moins dans l’opinion publique ces dernières semaines, les pétroliers se veulent discrets. Leur dernière sortie officielle date d’il y a quelques jours à travers un communiqué en réaction à la publication d’une étude de la Banque mondiale sur la structure de prix. N’ayant pas été consultés, ils jugent celle-ci d’une certaine manière biaisée. Quoi qu’il en soit, les pétroliers ont déclaré, dans ce même communiqué, ne pas envisager un quelconque blocage. À ce sujet, Hajatiana Rasolomanana a tenu à balayer toutes rumeurs de perturbation de l’approvisionnement des stations-services. Il relaie ainsi le communiqué de l’Office malgache des hydrocarbures en milieu de semaine qui se voulait rassurant quant au stock de carburant pour la capitale. Dans le bras de fer que se livrent actuellement les pétroliers et l’État, les usagers sont en effet vulnérables à la moindre rumeur. « Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de carburant dans une ou deux stations à un moment donné qu’il y a pénurie », a lancé le directeur général.  
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