Produits d'exportation - De nouvelles règlementations sur les pesticides


Se conformer. Les pays de l’Union européenne annoncent des modifications dans les règlementations de la limite maximale de résidus acceptable de pesticides dans les produits qu’ils importent de Madagascar. Des tours de questions entre les acteurs ont déjà été organisés pour approfondir sur les éventuels impacts sur les échanges commerciaux, la santé publique, l’environnement. Comment les producteurs malgaches peuvent-ils assurer leur marché tout en suivant les exigences européennes ? Les pesticides à base de matières actives « Triclofos» par exemple, bien qu’homologués à Madagascar ne sont plus autorisés à être utilisés dans les produits végétaux. Le taux acceptable de « Chlorpyriphos» utilisés fréquemment pour les Black eyes connaît également des modifications. Il y a des types de pesticides qui sont considérés tout simplement comme « out of date ». « La communication sur ces nouvelles règlementations se heurte quelque peu à la situation d’urgence sanitaire actuelle. Avec le nouvel ordre de production, issu de la pandémie, les produits agricoles connaîtront, sans nul doute, une meilleure considération. Pour ma part, je ne suis pas au courant de toutes ces modifications sur les règlementations des pesticides alors que je dois m’y préparer si un jour mes produits dépassent les frontières », réagit Laynahoda, un producteur de légumineuses à Ambahikily, Morombe. En période faste, Madagascar exporte du maïs à un prix moyen de 300 euros la tonne. Il y a quelques années, l’exportation de quelques 3000 tonnes par an était possible. La filière maïs a connu son lot de pertes depuis deux ans avec le ravage des chenilles légionnaires d’automne. La demande locale a du mal à être satisfaite. Des solutions locales de lutte contre les insectes ravageurs ont été trouvées mais ne seront déployées que vers la fin de l’année au plus tôt. « La stratégie nationale quinquennale de lutte contre les chenilles légionnaires est déjà fin prête. C’est la situation actuelle qui nous empêche de détailler publiquement le plan d’actions. Avec nos partenaires tels que la FAO, nous avons opté pour une lutte intégrée qui réduit l’utilisation des produits chimiques. L’équipe a trouvé un bio pesticide à base de souche locale de quatorze molécules, qui sera mise en échelle bientôt » explique Lahatra Hery Zo Rabemiafara, directeur pour la Protection des végétaux (DPV) au sein du ministère de l’Agriculture et de la pêche (MAEP). Une souche à base d’extraits de plantes est également en études scientifiques. La lutte intégrée a sauvé entre autres la région Bongolava avec seulement 10% d’infestation sur une superficie de 90 000 hectares de maïs.
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