TÉMOIGNAGES - « Le respect des droits des femmes connaît une légère évolution »


Haingo Hasina Rahajavololona, responsable magasin « Les femmes commencent à avoir leur place dans la société. On le remarque, surtout sur le plan politique. De nom­­breuses femmes sont nommées à des postes à responsabilité au sein du pays. Après le dernier remaniement, notamment, le nombre de femmes dans le gouvernement a augmenté. Il est à préciser, toutefois, que tous les métiers ne sont pas adaptés aux femmes, notamment, les métiers qui nécessitent de la force physique. Dans notre magasin, par exemple, on travaille avec deux hommes qui s’occupent du transport des marchan­dises, car nous, les femmes, n’avons pas la force pour cette tâche. Par ailleurs, il y a encore des efforts à fournir dans la lutte contre la violence envers les femmes, vu que de nombreuses femmes en sont encore victimes. ».   Lovanirina Vololoniaina, directeur régional de l’Envi­ron­nement et du développement durable à Analamanga. « S’il y a encore des revendications, ici et là, cela veut dire que les droits ne sont pas encore respectés. Beaucoup ne permettent pas aux femmes de s’exprimer ou de prendre une décision. C’est un obstacle à leur propre épanouissement. La culture est l’un des principaux obstacles au respect des droits des femmes. À cause de cette culture, d’une part, certaines femmes n’osent pas agir, et d’une autre part, des hommes et la société elle-même, les négligent. Toutefois, l’État fait déjà des efforts et agit de différentes manières, pour faire respecter ces droits des femmes. Par ailleurs, il est important que les femmes se convainquent, entre elles, qu’elles doivent prendre des responsabilités pour l’avenir des descendants. Et qu’on ne doive pas toujours dépendre de l’homme. L’homme et la femme doivent s’entraider. Au sein du couple, par exemple, le mari et la femme peuvent participer, simultanément, aux ressources pécuniaires. Il ne s’agit pas d’un concours entre l’homme et la femme, mais de complémentarité. ».     Fabienne Andomalala Rakotomananjo, réalisatrice d’émission « Il y a de l’évolution dans la lutte pour le respect des droits des femmes, notamment dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Les dirigeants sont très stricts sur ce sujet. Surtout, avec la Première dame, Mialy Rajoelina, qui promeut les droits des femmes. Par ailleurs, les réseaux sociaux servent de balises. Et de plus en plus de femmes, conscientes de leurs droits, commencent à s’imposer. Là où il y a encore des efforts à faire, c’est au niveau des ménages, où souvent, les femmes sont seules dans les tâches ménagères, tandis que leurs maris se détendent, après leur journée de travail. Elles ont pourtant le droit de prendre soin d’elles, de se détendre, comme leurs maris. Il doit avoir de l’entraide dans un couple. ».     Natacha Ramanamisata, juriste. Ma perception de la journée internationale pour les droits de la femme a changé au fil des années. à un moment donné, je l'avais perçue comme un jour de fête, de célébration de la reconnaissance que les femmes ont les mêmes droits que les hommes. Ensuite, c'est devenu l'occasion de rappeler et de revendiquer ces droits qui demeurent remis en question tant par les hommes que par les femmes elles-mêmes. Un petit rappel de la différence entre genre et sexe s'impose alors. Et quoi de mieux pour le faire qu'en cette journée ? Enfin, maintenant, je me dis qu'au regard de l'égalité homme/femme, il n'est plus vraiment question de revendiquer en soi un droit qui nous est acquis à la naissance. Ainsi, le 8 mars représente désormais pour moi un moyen de montrer et d'affirmer ces droits et surtout d'en jouir par tous les moyens.

Miangaly Ralitera et Diamondra Randriatsoa

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